mercredi 19 décembre 2007

Rita à Londres 3 - Les oiseaux

"Pfffff il croit vraiment nous faire peur avec trois corbeaux?" ceux qui se sont déjà dit ça concernant Les Oiseaux d'Hitchcock feraient bien de -petit un- regarder le film en question -petit deux- tenter de manger un muffin au chocolat dans Kensigton Garden. Les oiseaux sont des créatures bien plus vicieuses et intelligentes qu'on ne le croit, et de plus, il savent qu'ils nous sont largement supérieurs.

Non seulement ils nous dépassent en nombre, mais en plus ils ont une bien meilleure maîtrise des airs (certes, nous avons une bonne flotte et des tanks mais ça ne fait pas le poids croyez-moi). Ils ne nous tolèrent actuellement que parce que nous leur fournissons nourriture et abris, mais ne soyez pas dupes, ils peuvent à tout moment se retourner contre nous. Le pigeon qui s'envole quand, après une soirée arrosée vous courrez sur x place de x centre ville en beuglant et en remuant les bras, ne fais que simuler sa frayeur. Ils nous laissent croire que nous sommes plus forts, nous observant silencieusement depuis toujours. Mais ils peuvent profiter de notre illusion de sécurité et de la masse d'information sur la race humaine méticuleusement accumulées pour se retourner contre nous à tout moment. Par exemple, pour un muffin au chocolat acheté dans un kiosque de Kensington Garden.

Détrompez-vous, ils ne vont pas vous attaquer frontalement, ils sont bien plus rusés. Ils ont une véritable stratégie de guerre psychologique. Quatre ou cinq d'entre eux vont d'abord vous déloger de la table ou vous aviez pris place pour déguster le dit muffin, en se montrant excessivement envahissants. Puis ils vont commencer à vous suivre d'un dandinement menaçant. Toute tentative d'intimidation à ce point est inutile, vous ne provoquerez que quelques vagues remous, et des regards hautains, aussi convaincante que soit votre imitation du "gros méchant épouvantail qui veut tuer les oiseaux". D'autres vont les rejoindre et ils seront de plus en plus nombreux à suivre vos pas, accélérant et ralentissant en même temps que vous. Simultanément, d'autres individus vont vous survoler en rase-mottes de par devant, créant ainsi confusion et panique. Il vous sera en effet impossible de surveiller en même temps la foule grandissante qui vous suit et ceux qui volent si bas au dessus de vous que vous sentez l'air remuer vos cheveux. Vous voilà acculé à la décision extrême d'engloutir sur-le-champ autant que vous pouvez de votre muffin et d'accélérer le pas.

Les oiseaux sentent alors que vous êtes à point pour l'attaque finale. Ils savent que vos nerfs sont à vif et vont en tirer avantage. Profitant d'une ouverture lorsque vous vous retournez pour vérifier s'ils suivent toujours, ils vont alors déclencher l'attaque frontale. Leur meilleur élément, celui qui n'a ni crainte ni faiblesse, s'envole vélocement, se dirige à toute vitesse vers vous, cible le reste de muffin auquel vos mains s'agrippent désespérément et en un dixième de seconde, se pose dessus. Ce qui vous reste de sang-froid est dépassé par cette dernière attaque et vous ne pouvez qu'hurler d'une voix désespérément aiguë en faisant un saut ridicule et couvrant votre visage. Immédiatement après vous réalisez que pour ce faire vous avez lâché votre muffin qui est déjà sauvagement ravagé par une foule d'oiseaux qui vous toise d'un regard méprisant. L'envie de leur foutre votre pied dans leur gros cul emplumé est très forte, mais leur regard noir et sinistrement vide vous décourage et vous ne pouvez que partir la queue entre les jambes, sentant leur lourd regard dans votre dos et jurant de manger des McNuggets ce même midi.

ps: je me passe ici de commentaires sur les moutons, qui, selon un film très sérieux que j'ai visionné récemment, seraient tout aussi vicieux, quoique moins intelligents. bande-annonce de black sheep

lundi 17 décembre 2007

Rita à Londres 2-Comment j'ai mangé de la pieuvre

Ma maman m'a bien éduqué, apparemment. En effet il semble que j'ai fini par écouter les conseils que j'écoutais l'air lassé en tentant de dissimuler mes petits pois sous ma fourchette. J'essaie de manger bien et de tout même si j'ai réduit drastiquement ma consommation de viande par conviction écologique et lassitude gustative. Mais il y a un aliment que j'ai jamais pu avaler : les fruits de mer. Soyons francs, soit on a l'impression que quelqu'un vient de se nettoyer la gorge dans une coquille vide, soit c'est plein de multiples appendices (appendices dont j'ai eu l'immense bonheur d'apprendre les dénominations l'an dernier) grouillant et recroquevillés. Mais un type qui se croyait sûrement très malin a dit: fais quelque chose qui t'effraye chaque jour. Soit. Voyons... lundi j'ai combattu un anaconda, mardi j'ai sauté en parachute, mercredi j'ai écouté trois chansons de Céline Dion , jeudi j'ai eu un vaccin, vendredi j'ai fait mes comptes, samedi j'ai traversé la rue quand le monele était rouge, dimanche... ah tiens dimanche rien encore...
Alors pourquoi ne pas faire comme dit Yiming et manger des Takoyaki au marché de Camden Town? Certes il y a de la pieuvre dedans mais bon de l'extérieur ça n'a l'air que d'une boulette de pâte ça doit être gérable. Je mors donc dedans en concentrant mon regard sur ce nuage et en oubliant consciencieusement ce que je suis en train de manger. C'est pas mauvais, me dis-je. Hé regarde, me dit Yiming, il y a un bout qui dépasse!
Je regarde donc, et il y a quatre tentacules d'un violet bien vif, pourvues de petites ventouses blanches qui semblent tenter de s'extirper de leur Yaki, Dieu seul sait dans quelles intentions malveillantes.
"Ne pense pas à ce que tu manges, elles sont mortes, ne pense pas à ce que tu manges, elles sont mortes" me répétais-je en mâchouillant mes octopodes...
Je crois que mon visage dit tout. Enfin, malgré les moqueries de Yiming et Megumi "c'est juste une pieuvre!!" (attendez que je vous dise "c'est juste de la tête de bébé vache!!!" hinhinhin) j'ai survécu et après tout "ce qui ne me tue pas me rend plus fort".

Rita à Londres 1- I'm late, I'm late

Pour commencer un voyage en beauté, rien de tel qu'un peu de bordel-je-vais-louper-mon-bus, et c'est encore mieux dans le froid à cinq heures du matin. Yiming habitant plus loin de l'arrêt de bus que Mikalela et Megumi, qui elles-mêmes en sont moins éloignées que moi, ce fut Yiming qui fut chargée de réserver un taxi. Celui-ci était ensuite sensé me chercher chez moi à 5h35. Je me suis donc levée guillerette, à 5h du matin, après environ quatre heures de sommeil reposant, et après maints préparatifs, je tambourine frénétiquement à la porte de Martina, en disant d'une voix forte " Marti!! Wake up! Your train is leaving in one hour !!!" puis je me précipite dehors, guettant le taxi qui doit déjà m'attendre impatiemment puisque j'ai cinq minutes de retard. Point de taxi.
La Grande-Bretagne bénéficiant d'un climat océanique, les températures ne sont jamais extrèmes, et se répartissent autour d'une moyenne généralement fort supportable. Sauf ce samedi matin. Au bout de dix minutes, Yiming m'appelle : le taxi avait du mal à trouver sa résidence il est donc reparti, elle va en appeler un autre, hahaha. J'attends donc sur la rue principale, petit intermède nocturne qui me permet de faire la connaissance d'un rat et d'un étudiant paumé en dreadlocks et vélo. Finalement, le taxi arrive, je monte, on va chercher Mika et Megumi et on arrive miraculeusement à caser nos quatre personnes et leurs valises dans la voiture. Le chauffeur se gare devant le bus, le bloquant sur place, Mikaela cours lui demander de nous attendre et nous trois prennons les bagages et les mettons dans la soute. Le chauffeur de taxi a ma reconnaissance éternelle.
Finalement nous voilà assises dans le bus, soulagées et haletantes pensant profiter d'un repos bien mérité (car je ne suis pas la eule à avoir peu dormi Megumi a fini son essay à 3h du matin, et Mikaela est encore sous l'effet de l'alcool de la veille), hélas c'est compter sans nos voisines, leurs voix aigües, leurs gloussements et leur accent du Nord.
Quand nos arrivons à notre auberge de jeunesse à Bayswater, notre première activité est: sieste. Qui prendra fin trois heures plus tard quand Maìra et Anna nous rejoigneront. On est quand même à Londres, alors on se bouge, on va à Leicester square et voir Lord of the Rings: the musical.

jeudi 6 décembre 2007

Mon premier Noël de l'année

Ça va faire trois mois qu'on vit ensemble et demain on va se quitter pour un mois ( mis à part Joana qui vient à Noël). Même si je suis contente de rentrer et d'aller à Londres, ça me rend toute tristounette de voir combien le temps passe vite. Alors avec mes quatre super-collocs on a décidé de se faire un petit repas de Noël. Comme on était toutes surbookées (moi ce matin j'ai visité une ferme à vaches, les petits veaux étaient très mignons, mais maintenant, j'ai de la bave plein mon manteau) c'était plutôt un "late lunch" qu'un repas de midi mais bon... Au menu:
Petits toast mozarella-basilic avec olives
Tarte aux légumes
Pâtes aux tomates séchées et poireaux
Truffes au chocolat
Jus de pomme chaud aux épices
Déjà, pour se mettre dans l'ambiance on est toutes allées voir le concert de Laura la veille (et de sa chorale de gospel). Les chants étaient beaux et jazzy, et j'avais l'impression d'être une maman, toute fière et faisant coucou. J'ai décidé de les rejoindre en janvier car même si je chante à tue-tête sous la douche, en cuisinant, dans la rue, ça me manque de chanter dans une vraie chorale.
Bon le jour même j'ai bien eu un moment à la Bree VanDeKamp (c'est mon idole), parlant très vite, très fort et très aigu à ce qui allait devenir mes truffes car leur consistance ne me convenait pas, mais à part ça c'était très sympa. Le repas était très bon et puis on avait organisé un petit "secret santa" (chacun offre un cadeau à quelqu'un mais on ne sait pas à qui les autres en offrent). Moi j'ai offert des boucles d'oreilles à Joana, Martina a reçu des bougies et un calendrier d'Orlando Bloom de Jaz, elle-même a reçu un dvd de Greenday de Jo, Laura a reçu un collier de Martina et m'a offert des boucles d'oreilles. Et du chocolat à l'orange en forme d'orange, parce que j'avais dit que j'étais triste de pas recevoir de chocolats et d'oranges pour la St.Nicolas. Si c'est pas de la super-colloc ça, je sais pas!
En parlant de super-colloc, il y a quelque temps Jo nous avait demandé pour des raisons mystérieuses quelle était notre couleur préférée et quelle pointure de chaussure on faisait. Le mystère a été élucidé: elle nous a fait parvenir des tongs du Brésil!
Donc on a mangé un bon repas, reçu des cadeaux, écouté des chants de Noël, rien n'a manqué! C'était vraiment un vrai réveillon! En plus j'ai aussi fini le dessin que j'avais promis à Martina qui était toute contente d'avoir un dessin de son personnage de manga préféré!
Alors voilà c'était mon premier Noël de l'année et je peux vous dire que la saison commence bien!
ps: gardez l'oeil ouvert et le bon je posterai certainement des photos mais peut-être tard (après londres?)

jeudi 29 novembre 2007

6h30 du matin

Il paraît que sur le continent, vous vous imaginez que j'en fous pas une, que c'est la glande totale ici etc. Ben tiens rien que pour vous prouver le contraire : ici il est 6h30 du matin et je vais me coucher parce que j'ai passé la nuit à finir mon analyse d'article scientifique!
Bon c'est vrai, ça fait trois mois que je sais que je dois la rendre pour demain midi et je ne m'y suis mise qu'il y a trois jours...
Bon c'est vrai, hier matin j'ai dormi jusqu'à midi puis j'ai vaqué à differentes occupations, puis je suis allée faire des sushis avec Megumi, et je m'y suis mise qu'à minuit passées...
Bon c'est vrai, peut-être que c'est ma faute, que je sais pas m'organiser et que j'aurais tout à fait le temps de gérer mon boulot tranquillement si je reportais pas tout au dernier moment...
Bon, d'accord, c'est vrai, j'en fous pas une mais c'est tellement bien !!!

ps: ma chère maman j'ai eu 63% à mon dernier essay ne vous inquiétez donc point...

mercredi 28 novembre 2007

Relooking

Cécile la folle m'a inspirée! Voyez le message qu'elle m'a envoyé:
Salut, écoute je viens de découvrir google blackle chui sûr que tu connais déjà comme tu es une écologiste avertie:

si tu ne connais pas je t'explique le principe, une page de web utilise de l'énergie, surtout une page blanche, avec le système d'une page noire cette page consomme donc moins d'énergie. De ce fait, google a commencé à lancé: google blackle. tu as en fait un moteur de recherche identique à googgle, mais avec une page de recherche noire, qui consomme donc moins d'énergie: donc c tout simple tu cherche 10 s sur google: blackle et tu clic sur le premier lien et c bon tu as le meme google mais en black, c cool non?!!
c un peu ridicule, mais c un petit geste pas mal, et puis c classe!!
bisous!!
Alors j'ai testé Blackle et en plus d'adhérer avec Cécile (c'est vrai que c'est surtout symbolique mais c'est déjà ça) je trouve que c'est plus agréable pour nos petits yeux fatigués à force de regarder l'écran. Alors je fais un petit test sur mon blog aussi. Ça vous plaît? Je trouve que ça fait ressortir les photos joliment!

The nutcracker

Leeds= le temple du shopping et de la fête. Dit comme ça ça fait un peu ville de blonde, mais c'est vrai qu'il y a tout plein de magasins et de boîtes de nuit. La première semaine, on est toute contente, on vient de se faire tout plein d'amis, et... comment dire c'est un peu comme un gosse qu'on lâcherait dans un parc d'attraction. Alors ben j'ai bien dû dépenser quatre fois mon budget... il faut dire que 5 jours de shopping et sortir tous les soirs la même semaine ça fait mal au porte-monnaie. Maintenant j'ai eu ma dose de Under my umbrella-ella-ella hey hey hey, et j'ai commencé à rechercher des activités un peu plus intellectuelles aussi. Il faut juste chercher un peu plus parce que si il y a toute une rangée d'étudiants qui vous distribuent des tracts pour RedAlert, Gatecrashers, ILoveMissionary, etc c'est plus rare qu'ils distribuent des tracts pour En attendant Godot.
Donc hier je suis allée au Leeds Grand Theatre pour voir Casse-noisettes du Nothern Ballet Theatre avec Andrea (alors c'est pas Andrea de la coupe du monde de rugby là il s'agit d'une fille, une brésilienne) Maìra, Yiming et Martina. Je me suis même habillée smart casual pour l'occasion (ça veut dire que j'ai mis des chaussures à talons avec mon jeans). On arrive donc au GrandTheatre et déjà le cadre, baroque, est splendide.
Le ballet était merveilleux au sens propre du terme !! J'ai perdu tout mon cynisme et mes sarcasmes, j'ai retrouvé mon âme d'enfant. J'ai passé deux heures avec un sourire jusqu'au oreilles et je suis sortie en chantant. Tout était parfait, féerique et réaliste à la fois, les décors, les costumes, la chorégraphie... tout!! J'ai retrouvé l'esprit de Noël!! Cette année je vais de nouveau trépigner devant le sapin et le soir dans mon lit je me demanderais si la fée dragée est en train de danser avec les fleurs, le casse-noisette et les mirlitons... Et ben voilà rien que d'en reparler j'ai de nouveau le sourire jusqu'au oreilles. Et en avril ils joueront le Lac des cygnes !!!!! Je devais être en Écosse à cette période mais c'est pas grave je vais m'arranger! Le lac des cygnes !!!!





samedi 24 novembre 2007

Le malheur des uns...

Je l'ai toujours dit et soutenu : "le malheur des uns fait le bonheur des autres". Il m'arrive parfois d'être sarcastique, cynique, certains diront un peu sadique. Disons qu'il m'arrive de rire à ce qui arrive aux autres, mais seulement quand la situation est vraiment drôle, par exemple la puberté de mon frère, ou les maladresses de mon amie Hélène, ou l'histoire de ces chirurgiens tanzaniens qui ont confondu deux patients au même prénom: l'un devait subir une opération du genou, l'autre une opération cérébrale... Quand les gens disent que je suis pas très compatissante, je réponds toujours que c'est là que le malheur des autres prend tout son sens: le malheur des autres c'est fait pour nous faire rigoler. C'est la réponse à toutes ces questions qu'on s'est déjà tous posés "ça sert à quoi l'acné?" "pourquoi les coiffeurs ne font jamais les coupes qu'on leur demande?" "pourquoi c'est quand tout le monde me regardait que je me suis cassé la figure?" "pourquoi les alsaciens ont un accent si ridicule?". Pour me faire rigoler mon enfant.
Mais aujourd'hui je vois ça d'une perspective différente, disons, plus philosophique.
Laissez-moi vous mettre dans le contexte.
Ce matin je me suis levée à six heures (je travaillais à huit heures), après avoir affreusement mal et peu dormi, et j'ai eu le bonheur de découvrir que - ô joie- j'avais mes règles. J'affronte donc, le vent glacial, la nuit, le mal du bas-ventre, la fatigue... Je vais en minibus à Harrogate où se tient une foire du tricotage et de la couture ***la classe*** et où nous sommes tous employés aux stands de ravitaillement. Tu verras, m'a dit Jo, c'est facile tu fais que servir des petits gâteaux et du thé. Sauf que... de l'équipe de mon comptoir, je suis celle qui a été désignée pour refournir constamment le stock; mon comptoir est le plus éloigné de la cuisine; et il n'est pas relié au réseau d'eau courante. Je passe donc ma journée à porter des plateaux pleins de sandwichs et de gâteaux et des cruches de dix litres d'eau bouillante à bout de bras; les mamies anglaises aimant beaucoup boire du thé. Mais les mamies anglaises aiment aussi marcher lentement et s'arrêter au milieu des allées pour admirer cet adorable portrait de la vierge au point de croix isn't it Margaret? Et moi mentalement je m'écrie "si vous pouviez tous avancer un peu plus lentement ça serait parfait, parce que c'est pas lourd du tout!"
Deux heures de l'après midi, ça fait six heures que je me trimballe des poids lourds dans une mer de boucles grises et de cardigans pastels et mon dos m'a déclaré la guerre. Enfin, le côté gauche seulement. C'est un de ces petits détails qui font que je suis moi: quand je porte des choses lourdes dans des chaussures pas confortables, les muscles du côté gauche de mon dos deviennent tendus et durs comme de la pierre. Ce qui est bien entendu douloureux. Mais, comme mes muscles du côté droit eux, ça va, merci, je penche à droite. En plus d'avoir l'air d'un touriste américain qui se fait prendre en photo à Pise, quand je marche j'ai l'impression d'avoir une jambe plus courte que l'autre. J'ai bien envie d'enlever ma chaussure gauche pour équilibrer le tout mais j'ai un pressentiment que ça correspondrait pas à l'image maison. Alors j'ai mal, je clopine, et je continue mon taf.
Mais à deux heures de l'après midi, ça fait aussi huit heures que j'ai mangé les trois toasts qui m'ont servi de petit déjeuner, et j'ai faim, très faim. Et j'ai toujours mal au ventre.
C'est pas grave, me dis-je, ça forme le caractère. Et je prends le plateau de gobelets de jus d'orange et je me dirige vers mon comptoir.
Et là, c'est le drame, je trébuche, fais tomber la moitié du contenu de mon plateau, il y a du jus partout par terre. C'est pas grave, ça arrive, reste calme. Je pose le reste de mon plateau, me baisse dans un "aïe mon dos!!" pour tout ramasser, juste au moment ou une collègue sort en trombe de la cuisine m'envoyant violemment la porte dans la figure.
Là il y a une voix dans ma tête qui hurle "BLONDASSE TU VAS PAYER POUR TOUS LES AUTRES ce sera le dernier affront!! je vais t'arracher les yeux, t'écraser mon plateau sur ta grosse face d'anglaise auto-bronzée... etc" une autre qui dit "vas-y pleure, il y a pas de honte à pleurer, ça ira mieux, tu verras..." une autre qui dit "%*¤#~^§° ça fait maaaaaaaaaal". Mais, une toute petite voix me murmure "Ca serait arrivé à quelqu'un d'autre tu te serais bien marré avoue-le".
Et c'est celle-là qui l'emporte. Détrompez-vous j'ai pas été jusqu'à rire de mon malheur, loin de là, pas assez d'heures de sommeil pour ça. Mais j'ai pris ça d'un point de vue plus philosophique. Il n'y a pas de raison que ce soit toujours moi qui rie du malheur des autres, ils ont bien le droit de rire aussi. Et au moins j'aurais pas totalement perdu mon temps, j'aurais fait rigoler mes amis.
Alors j'ai dit à la blonde anglaise aux reflets chimiquement dorés "Nevermind, I'm okay really" j'ai nettoyé le jus d'orange, cherché un autre plateau et continué ma journée sans commettre de meurtre, sans crise de larmes, sans appeler les urgences pour perte de verticalité et choc frontal avec un objet se déplaçant à grande vitesse. J'ai continué à travailler consciencieusement, j'ai même fini par avoir ma pause midi (à quatre heures trente), et par me dire que c'était pas si terrible que ça après tout.
Et puis Laura était pliée en deux quand je lui ai raconté ma journée, alors comme dit, c'est déjà ça.
Par contre je penche toujours.

si vous êtes intéressés par l'erreur chirurgicale tanzanienne allez faire un tour ici

lundi 19 novembre 2007

Black Dude et Garbage Guy

Il y a deux personnes dont je voudrais vous parler: Black Dude et Garbage Guy.
Le matin, je suis dans mon plus beau pyjama, les cheveux en décoiffé artistique, j'essaie de convaincre mes yeux de rester ouverts en sirotant une tasse de thé et en mâchouillant du müessli. Quand tout à coup un gros gars black baraqué de deux mètres sur deux, tout de noir vêtu fait irruption dans ma cuisine. Je reste sans voix. Lui pas. Il marmonne un "ya alright?" se saisit du couvercle de ma poubelle, le soulève et embarque le sac sans cérémonie. La cuillère restée à mi-chemin entre mon bol et ma bouche, je me remets de mes émotions. C'était il y a deux mois. Je me suis maintenant habituée aux visites quotidiennes de Garbage Guy. Je me rappelle toujours de vérifier que la voie est libre avant de sortir de la salle de bain drapée dans ma serviette quand je prends ma douche aux alentours de dix heures et demie. Il me manque même, Garbage Guy, le week-end quand notre poubelle est remplie et qu'il faut que j'aille la sortir moi-même, et j'attends le lundi avec impatience (ma poubelle aussi parce que c'est pas forcément parce qu'il le faut que je le fais).
Et Black Dude. Il y a un mois et demi on s'était retrouvés à plusieurs chez moi avant de sortir. Joana voulait faire des cocktails brésiliens mais comme on avait pas de glace on est allées en chercher au pub d'en face. En revenant on croise un type dans l'entrée qui nous demande pourquoi on a de la glace. Ben on en avait plus on est allées en demander au pub en face, au revoir. Dix minutes plus tard, le même type toque à la porte, Jaz va lui ouvrir, et le gars rentre dans la cuisine et nous dis de sa voix nonchalante "Qu'est-ce qui se passe ici?". Tout le monde se tait. C'est qui ce type? C'est votre concierge? "Ben on boit un verre entre amis" "Ah... et pourquoi?". C'était franchement étrange d'avoir ce type qu'on connaissait pas planté au milieu de notre cuisine. En plus vu sa vitesse de parole et de réaction il était soit exceptionnellement lent soit stone. En tout cas on lui a plus ou moins fait comprendre qu'il était pas forcément le bienvenu et il a fini par dire "bon ben j'y vais".
Mon opinion c'était qu'il essayait simplement de se faire des potes et que c'était sûrement un étudiant étranger, qui sait peut-être que dans sa culture ça se fait de s'inviter dans les fêtes des gens, et qu'il se rend pas compte de combien c'était bizarre. En tout cas il a certainement compris que c'est pas la meilleure façon de faire connaissance.
Je me trompais bien.
Il y a quelques semaines Joana est rentrée d'une soirée ayant trop bu, alors que moi j'étais sagement restée à la maison avec pour programme de finir une dissert en dernière minute. J'ai donc porté assistance à Joana, lui tenant les cheveux etc. Puis après j'ai essayé de la convaincre que non c'est pas la peine que tu nettoies tout je vais le faire va te coucher t'en fous partout !!!! Laura et Martina, par le bruit alertées sont venu voir ce qui se passait et je dois dire qu'on a bien rigolé. Jo a l'alcool très très joyeux et très comique!
Je pense donc qu'on faisait un peu de bruit à rigoler très fort, je sais pas comment Jaz a continué à dormir parce que même Black Dude a entendu le bruit.
En effet, qui c'est qui toque à la porte? Quand Joana voit que c'est le type de l'autre jour, va savoir pour quelle raison, elle panique et va se cacher dans la chambre de Laura. Laura et moi on ouvre la porte. "Hey... qu'est-ce qui se passe ici?" ben notre amie est malade et on est en train de s'occuper d'elle réponds-je en commençant à fermer la porte "Ah elle a trop bu?" non, non, elle a mangé un mauvais truc ferme un peu plus la porte "Ah comment tu t'appelles?" laura-rita-au-revoir!
Je crois que c'est à peu près à ce moment là qu'on l'a baptisé Black Dude. Après ça, rien de mémorable, il se rappelle juste de Jaz et essaie de lui faire la conversation moi il a zappé.
Sauf l'autre soir, minuit passée, j'étais à mon ordinateur en train d'écouter de la musique et j'entends comme un bruit. J'enlève mes écouteurs : il y a quelqu'un qui chante! Je regarde par la fenêtre et m'écrie à travers le couloir "Hé Joana ya Black Dude qui chante dehors!" Ben oui au milieu de la nuit Black Dude il va devant le bloc et il chante.
Sinon, il y a aussi Mark the subwarden of St.Mark's, qui est donc notre subwarden (mais qu'est-ce qu'un subwarden? c'est un sous-concierge, :), en gros un étudiant en master qui loge gratuitement mais qui doit être disponible nuit et week-end quand les concierges sont pas là si il y a un pépin quelconque). Marc est mal à l'aise avec les filles, du coup il parle beaucoup et dit beaucoup de bêtises. Comme par exemple de dire à Laura, en parlant de Jaz "We can wait for your ladyfriend" ta petite amie ??? Je préfère pas savoir ce qu'il se passe dans sa tête.

dimanche 18 novembre 2007

Le mystère de la VegBox

Je suis assez difficile quand il s'agit d'acheter de la nourriture parce que j'aime manger des bonnes choses, j'aime manger sainement, j'aime garder des sous pour d'autres choses aussi et depuis que j'ai regardé We feed the world, j'ai décidé d'acheter des choses qui sont aussi bonnes pour les autres gens et la planète. Ce qui fait que c'est la grosse prise de tête quand je fais les courses, je pouvais passer des heures dans Morrison's à réfléchir ce qui valait mieux que j'achète jusqu'à ce que la VegBox arrive dans ma vie. Chaque Jeudi je vais chercher un cageot de légumes et un cageot de fruits qui sont bios et plus ou moins locaux et qui me coûtent 8 livres en tout dans les locaux de la student union.
En plus de me fournir en verdure pour une semaine, ça me fait faire plein de découvertes intéressantes. J'ai par exemple découvert que le chou c'est pas forcément dégueu, même très bon en salade, j'ai découvert que le navet c'est bon revenu à la poêle, j'ai découvert plein de façons de cuisiner le céleri et récemment j'ai découvert des LNI (légumes non identifiés). Je vous demande donc votre aide, s'il vous plaît si vous reconnaissez ces légumes, contactez-moi ça m'évitera de manger la partie qu'on est sensés jeter et vice-versa.
LNI n°1

petite cuisine expérimentale: se révèle très bon revenu à la poêle, a un goût légèrement sucré et une consistance proche de celle du navet.

FLI n°2
Pas encore tenté, je suppose qu'il faut manger la base et jeter les feuilles non?

aujourd'hui en cuisine expérimentale, moi qui faisait toujours une moue dégoutée quand on me présentait des betteraves, j'ai fait de la purée de betterave au vinaigre balsamique, échalottes et lancashire accompagnée d'oeufs au plats à l'origan. Et j'ai aimé. Vive la VegBox!

mercredi 14 novembre 2007

Maintenant je gagne ma vie

ou presque... disons qu'en plus de mes bourses erasmus et des sous que me donne ma maman j'essaie de compenser l'exode général de mes sous vers des comptes en banques voisins. Au début je me suis dis je vais les empêcher de fuir en faisant des contrôles très stricts à la sortie de mon portefeuille. Mais apparemment j'y ai pas mis assez de zèle et ils ont continué à trouver mes moyens de fuir le pays. Devant tant de persévérance je dois avouer que j'ai baissé les bras et j'ai changé de tactique : j'ai décider d'aller en recruter ailleurs.
J'avais pas franchement envie de postuler pour un vrai job avec des horaires réguliers "pour pas que ça interfère avec mes études". (Haha! Comme si ça allait arriver avec dix heures de cours par semaine et la quantité de travail que je fournis à côté! En vrai c'est pour pas que ça interfère avec mes activités "extra-scolaires", les voyages que je prévois, mes grasses matinées etc). Mais Jo connaît une boîte parfaite pour ça: Gilds. En gros c'est une agence de travail temporaire dans la restauration. Je bosse quand je veux, aucune obligation.
J'ai du d'abord suivre deux formations: une pour servir les vins et au bar, une pour servir la nourriture. Celle-là c'était la mieux parce que on s'est entraînés à porter les assiettes etc... c'était comique.
Hier soir j'ai bossé pour la première fois. Normalement Jaz devait bosser avec moi (elle aussi elle bosse là) mais elle a du annuler. J'étais pas franchement rassurée. Vous savez que tout ce qui requiert un peu d'adresse c'est pas mon fort, et puis j'ai pas la patience d'être consciencieuse. En général je ne fais même pas un effort pour mettre la balle dans le panier/ taper dans le volant/ mettre la bonne quantité d'HCl dans la solution. Donc pendant toute la journée j'avais Dear Catastrophe Waitress de Belle&Sebastian en tête...
En pantalon noir (ça m'était plus arrivé depuis 6 ans), chemise blanche, veston noir, noeud papillon et chignon serré, je suis allée au bureaux de Gilds où j'ai eu la surprise de retrouver ma copine Claire. On est donc montées avec 48 autres étudiants fauchés dans un bus qui sentait pas bon et qui nous a emmenés à Harrogate International Center. On a débarqué dans un hall très joliment décoré : le plafond était bleu nuit avec plein de petites lumières, le mobilier très classe. Par contre la "cuisine" était le même genre de hall mais ressemblait plus à un entrepôt qu'à autre chose, et n'était pas chauffé, Claire avait les lèvres bleues.
Ma première impression était pas géniale: le supervisor nous a sifflés "Come here NOW!" pour qu'on se rassemble et qu'on écoute ce qu'il avait à nous dire. Sans commentaire. Mais après ça, ça allait, en gros on va de la cuisine à la salle en portant des assiettes plus ou moins pleines et quand on a rien à faire on fait le piquet à côté de notre table, qui est pleine de types en costard et de dames en robes parfois trop décolletées pour leur âge.
Par contre n'ayant mangé qu'un sandwich de la journée j'avais bien faim. C'était assez proche du supplice de Tantale, servir des assiettes de nourriture qui avait l'air trop délicieuse et surtout devoir en jeter tout plein !! Bon à vrai dire quand personne regardait on en volait un peu, tant pis si c'est pas pratique de manger du gratin dauphinois sans couverts.
Et puis il se développe comme un genre de camaraderie entre étudiants fauchés affamés, donc on se marre bien et on a pas trop le temps de s'ennuyer.
Et quand l'équipe de Gilds Manchester est partie on a même eu droit à de la nourriture ! Le gâteau au chocolat était trop bon....
Peu après on a eu le droit de partir aussi. Claire et moi on était les deux dernières à sortir on s'est inquiétées un petit peu ("j'espère que le bus nous attends on est les dernières") mais le bus était encore là à tenter vain de sortir d'une impasse. On poireaute donc dans le froid et on discute avec un type pendant que dix autres expliquent au chauffeur ce qu'il est sensé faire selon eux. Je ne sais plus trop comment mais à un moment de la conversation le type mentionne qu'il vient de Manchester (il me paraît intéressant à ce point là de préciser que je m'étais déjà dit que le bus ressemblait pas à celui qu'on avait à l'aller et que cette fille là-bas ressemblait à la fille qui bossait à côté de moi et qui vient de Manchester). Bon moi je lui fais "ah bon t'es de Manchester?" et Claire "ben pourquoi t'attends le bus de Leeds alors?", le type il répond que c'est le bus de Manchester. Claire elle se décourage pas pour si peu "mais tout le monde qui est là vient de Leeds non?" "Non, tout le monde est de Manchester ici". Et là enfin ça fait tilt dans ma petite tête : le bus à l'aller ne nous a pas déposées ici, mais deux rues plus loin. C'est pas notre bus !!!
Je le dis donc à Claire et on se met à courir en rigolant et en disant "putain pourvu qu'il soit toujours là!". Heureux les simples d'esprit il y a un Dieu pour les gens un peu lents, le bus nous avait attendu!
Bon je préciserai aussi que Claire a failli louper son arrêt aussi, elle a du faire arrêter le bus qui avait déjà redémarré.
Moi de toute façon je me suis résignée mes camarades de classe doivent me connaître comme la française qui arrive toujours à la bourre.

pour ceux que ca intéresse: Dear Catastrophe Waitress

jeudi 8 novembre 2007

Bonfire Night

Ça fait quinze jour qu'il y a des feux d'artifice tous les soirs. Moi ça me rassure pas trop. J'en ai vu des étudiants anglais bourrés et ce ne sont pas les créatures les plus responsables que la Terre aie porté. C'est donc pas à eux que je confierais spontanément quelque chose qui implique du feu et des explosifs. D'ailleurs j'ai bien raison parce que Mercredi y en a un qui a mis fin à sa vie prématurément et à celle de notre fenêtre par la même occasion (un feu d'artifice pas un étudiant anglais bourré).
Vous me direz "ben pourquoi qu'ils font des feux d'artifice en novembre les anglais??" et je vous répondrais "pour Bonfire night très cher (et pour Halloween aussi un peu)".
Mais si vous savez ce que c'est que Bonfire night! Remember, remember the fifth of November... Rappelez vous de vos cours d'anglais au collège et de Guy Fawkes qui avait essayé de faire exploser le parlement. Eh bien c'est ça que fêtent (?) les anglais le 5 Novembre.
Ils font des feux de joie un peu partout et brûlent des poupées de paille à l'effigie de Guy Fawkes, et ils ont aussi des feux d'artifice.
A Leeds, il y en avait plusieurs, nous on est allés à Hyde Park. On est arrivés à peine en retard le parc était déjà noir de monde (bon avant ça il était noir de nuit mais l'un n'empêche pas l'autre) et on a pas pu s'approcher très près du feu. Mais on a quand même très bien pu voir vu qu'il était immense. J'en ai jamais vu un aussi gros et c'est vraiment beau. Il y avait une ambiance très festive et populaire. Les feux d'artifice étaient bien jolis et on était très bien placés pour ceux-là.




A la fin des feux d'artifice la foule s'est dissipée, laissant apparaître moultes bouteilles vides sur le sol et nous on s'est dissipées aussi vers la fête foraine un peu plus loin.
Mon expérience des fêtes foraines se résumant au Messti de Dettwiller (un autobox, une pêche au canards, une exposition sur la glorieuse histoire de l'industrie de la chaussure dettwilleroise) j'aime beaucoup les vraies fêtes foraines, avec plein de gens, du bruit, du rose du vert du bleu fluo qui clignote!! Et puis surtout avec des machines du genre Vomitator!
Pour une raison obscure j'aime bien être secouée dans tous les sens et à toute vitesse, ça tombe bien parce que Yiming aussi. Et une autre fille qu'on a rencontré par hasard. On a d'abord fait un tour de manège et le mec du manège nous a fait un tour de magie en bonus "elle est où ta monnaie? elle est là, elle est plus là, je te reprends tant, je te redonne tant, alors elle est où ta monnaie ah trop tard ça commence à tourner". Mais moi je suis française et donc professionnelle du râlage et Yiming est assez douée aussi. A force de le tanner, il a épuisé toutes ses réserves de mauvaise foi et on a eu nos sous. Et puis on a fait un manège encore pire genre centrifugeuse. Faute de sous on s'est arrêtées là, mais on a quand-même continué à faire un tour à la fête foraine. C'était très... Renaud: J'ai connu la Pépette aux autos tamponneuses...lalala

mercredi 7 novembre 2007

Rita à la ferme aux cochons

J'aime bien les cours ici, en France on a de la théorie, dans les détails moléculaires voire quantiques, en quantités astronomiques qu'on apprend par coeur pour oublier une semaine plus tard. Ici on choisit trois matières par semestre et on doit comprendre le cours dans sa globalité. Bon on est aussi sensé faire des recherches à côté mais j'ai fait un sondage. Mes camarades anglais en font pas beaucoup plus que moi et moi je sais plein de choses qu'ils savent pas (bon j'avoue la réciproque est aussi vraie). Mais en général je gagne plutôt au change. Voilà un petit exemple de ce que je fais en cours ici.
Au début j'avais choisi un autre cours sur l'écologie, qui incluait d'aller récolter des insectes dans la nature et autres activités bien sympathiques. Mais malheureusement, à cause d'un problème d'emploi du temps j'ai du abandonner la chasse aux insectes et prendre Applied Animal Science.
Le premier cours j'ai appris comment élever un poulet, puis j'ai appris comment élever une vache, un boeuf, un mouton. Ensuite j'ai fait un peu de diététique pour bétail.
Et la semaine dernière la prof nous annonce : les enfants jeudi matin on va à la ferme et vous allez puer le cochon!
Sachant que j'avais prévu une soirée flims d'horreur pour Halloween et que j'attendais la visite de ma douce soeur, vous pouvez imaginer l'étendue de mon enthousiasme.
Jeudi matin, trois heures, je viens de regarder Shining qui n'est pas aussi effrayant que ce qu'on dit, The Descent qui fait vraiment peur et Braindead qui est bien drôle. Je suis vaguement fatiguée, j'aide encore Marion à s'installer et je me réfugie dans le confort de mon lit. Un dernier coup d'oeil à mon réveil m'informe que dans moins de quatre heures je dois me réveiller. Pour des cochons !!!
Au petit matin je rejoins donc mes camarades au point de rendez-vous et quelques minutes plus tard professeur Miller nous rejoint. Et là je me rends compte que je la déteste cordialement.
Après une petite sieste dans le bus, nous arrivons à la ferme de l'université. On nous donne alors des costumes ridicules genre employé de centrale nucléaire et de grosses bottes et c'est parti pour trois heures de cochons.
Helen nous l'avais promis, elle nous a pas menti. Le cochon ça sent pas bon.
Mais surtout ça fait plein de poussières qui sont un ravissement pour mes petits poumons d'asthmatique.
Le type massif et barbu qui nous sert de guide nous explique plein de choses que je note sur mon petit carnet, l'air de comprendre ce qu'il dit et de trouver ça intéressant.
Première étape : une truie de 200 kilos, aussi grosse qu'une moto et moche comme c'est pas permis. Là je me dis les gens qui sont végétariens parce qu'ils aiment les animaux devraient voir çà, moi ça ne me dérange pas du tout l'idée qu'on transforme cet amas immonde en bacon, knacks ou autre. Ça lui apprendra à me faire lever tôt! En plus elle me regarde bizarrement, je suis sûre que c'est agressif ces sales bêtes !!
Deuxième étape : on va dans une autre salle et là il y a tout plein de petits cochons âgés de quelques mois, qui se précipitent vers nous comme des chiots pour nous renifler, qui se laissent caresser et qui jouent entre eux. C'est trop mignon !!!! Je retire ce que j'ai dit faut pas les tuer c'est trop adorable et mimi tout plein! Ou alors faut les tuer avant qu'ils deviennent moches...
Et autre bon côté, je peux enfin faire connaissance avec les gens qui sont en cours avec moi depuis deux mois (les anglais ne discutent pas en cours) et puis c'est quand-même bien de voir comment c'est en vrai. Même si la première chose que j'ai fait en rentrant c'est de prendre une douche pour me débarrasser de l'odeur bien persistante.

mardi 30 octobre 2007

La soirée Halloween de l'Erasoc

J'ai toujours bien aimé me déguiser, bien que j'en aie pas souvent l'occasion. Justement, cette semaine j'avais une très bonne occasion : Halloween. En France c'est peut-être une fête artificielle et commerciale, mais en Angleterre c'est une vraie fête et surtout, dans une ville comme Leeds, l'occasion de multiples soirées estudiantines. Moi j'ai bien-sûr été fidèle et j'ai choisi d'aller à celle de l'Erasoc à VodkaRevolution.
La question qui se pose alors est : "Mais en quoi donc vais-je me déguiser???"
Procédons par élimination : ni en sorcière ni en vampire, la moitié des filles vont être en sorcière ou en vampire. Je sais aussi que je veux quelque chose d'original, de classe sans être vulgaire, et quelque chose que je puisse bricoler moi-même c'est plus marrant!
Alors je mets toutes ces idées dans ma petite tête et je remue très très fort. Quand je m'arrête, la pièce tourne autour de moi et j'ai vaguement la migraine. Mais je sais! Je vais être une victime de vampire!
Vendredi dernier je suis donc allée faire du shopping avec Yiming et Martina. J'ai acheté un drap blanc king-size, des gants en dentelle, du faux sang, un top, et deux mètres de ruban. Le tout a dû me coûter 14 livres. Dimanche après avoir fait la grasse matinée et un crumble pomme-poire-chocolat, je découpe donc mon drap avec l'aide de Martina. Puis je le couds aussi un peu. Pendant ce temps, Martina assemble des chutes de mon drap en une petite bourse.
Lundi, je rentre d'une dure journée de deux heures de cours, et vers huit heures tout le monde se retrouve chez moi. C'est une ambiance à la fois très féminine, comment est mon maquillage? comment sont mes cheveux? tu me prêtes ton eyeliner? et très gore, je peux avoir un peu de ton sang? où sont mes canines? mes yeux sont assez glauques?

Moi, j'ai fini d'assembler toutes les parties de mon costume et j'ai une belle robe de princesse, comme j'en rêvais quand j'étais gamine.
Je vais donc dans la douche et Laura m'asperge de sang.


Quelques petites finitions plus tard, nous sommes toutes fin prêtes. Nous nous dirigeons donc vers VodkaRevolution, le lieu de la fête, après avoir pris toutes les photos qui s'imposent.

Chin-Nie, la plus adorable des sorcières.


Moi et mes vampires: Martina et Yiming


Yiming et moi

Laura, cousine éloignée de la famille Adams.

(Il y avait aussi Jaz en romaine, et Maìra en sorcière.)

VodkaRevolution est plein d'étudiants internationaux (et quelques anglais aussi). Il n'y a pas autant de sorcières et de vampires que je supposais, mais curieusement beaucoup de fées et quelques sapins de Noël (??).


Je connais beaucoup des gens qui sont là. En fait, tout le monde se connais de plus ou moins loin, il y a une super bonne ambiance. Il y a vraiment mon genre de musique, le genre qui bouge assez pour vraiment danser dessus, voire sauter dans tous les sens, en relevant très élégamment les pans de ma robe.
Le seul bémol: le rationnement en oxygène, qui m'a forcée à quitter la fête plus tôt que je ne l'aurais idéalement souhaité.
Mais c'était quand-même une des meilleures soirées depuis que je suis ici, et une très bonne occasion de porter une belle robe pleine de sang.


Rita à Liverpool

Ceux qui m'ont connue au lycée savent que j'ai traversé une période Beatles. Rien que pour cette fan des sixties qui vit toujours au fond de moi je me devais d'aller à Liverpool. Je me suis donc inscrite au voyage de l'erasmus society.
Pour la première fois depuis un mois et demi je me suis levée à 7h. C'était dur mais j'ai tenu bon, je ne me suis pas recouchée quand j'ai vu qu'il faisait nuit dehors, j'ai bravé le froid hors de mon lit, j'ai réveillé Joana et je me suis forcée à accomplir les rituels de début de journée. A l'aube, nous avons retrouvé Megumi devant les marches de Parkinson Building et nous avons entamé la descente vers Leeds qui s'éveillait.
Arrivées à la gare routière nous retrouvons Mikaela, Sophia, Claire, Sven, Ralf, et d'autres illustres membres d'Erasoc et nous rentrons tous dans le bus. Sven l'Allemand nous fit alors profiter de ses réserves de Milka et ca fit du bien d'avoir enfin du vrai chocolat, Cardbury en comparaison c'est du papier mâché! On se réveille de nouveau deux heures plus tard, la nuque raide et arrivés à destination.
A première vue Liverpool c'est comme on l'imagine, nuageux, des vieux batiments, noirs de pollution ou en ruine, un port avec plein de grues et de bâtiments en construction... Mais curieusement tout ça, ça a son charme. On se prend à apprécier tout ce côté populaire de la ville, les gens sont moins stressés qu'à Leeds, les conducteurs n'attentent pas à votre vie. C'est assez calme et vivant en même temps.
Et puis il y a les Beatles.
Dans l'office de tourisme, il n'y en a que pour les Beatles et le club de foot, mais je suis heureuse de constater qu'il y en a quand-même plus pour les Beatles. Bon, beaucoup de choses sont juste des attrape-touristes mais si vous passez par Liverpool je vous recommande quand-même le Beatles Story Museum.
En fait c'est une suite de reconstitutions d'endroits qui ont connu les Beatles, et la soeur de John Lennon qui vous murmure leur histoire avec son doux accent anglais dans le creux de votre audiokit. Ça vous plonge dans l'ambiance des sixties, avec les filles hystériques, l'enthousiasme pour le rock, les substances hallucinogènes... Et ça m'a rendue nostalgique de mes quinze ans, quand je dessinais des sous-marins jaunes dans les marges de mes cahiers... Ah, les Beatles, quand-même, c'est quelque chose! Et dire que Mikaela et Megumi savaient même pas ce que c'était que Penny Lane !
Quand le soleil s'est couché, nous avons retrouvé Sven, Claire, Sophia et Ralf pour aller manger dans un vrai beau pub bien typique, avec des faïenceries au plafond, et des gens de tous âges et de toutes classes (pas que des étudiants en plein Otley Run).
Ce que je préfère dans ce genre de petits voyages c'est que c'est un très bon moyen de se rapprocher des gens, par exemple, passer un voyage de trois heures de bus à imiter le flamant rose et le poisson-vache ça crée des liens...

dimanche 21 octobre 2007

La coupe du monde de rugby, épisode 2

Comme je ne suis pas rancunière (pour ne pas dire que je suis versatile) aujourd'hui je suis pour les anglais. Cette fois-ci j'y vais avec Yiming, Joana, Leonardo, Andrea (c'est un garçon) et John. Même si on y va une heure avant, on doit quand même rester debout. C'est plein comme un étudiant anglais le samedi soir, mais au moins ils ont un deuxième écran, donc on peut très bien voir les anglais se faire battre à plate couture par les sud-africains.
Je dois dire que j'y comprends pas grand-chose à tout ça. Mais si ça leur fait plaisir de se taper sur la figure, et de s'étaler par terre pour pouvoir courir avec une balle, moi ça me fait marrer de les regarder. C'est un peu come "vidéo gag" sans les rires enregistrés.
Et puis c'est rigolo de crier quand tout le monde crie, même si on sait pas pourquoi. C'est pour ca que je suis déçue qu'ils aient perdu. S'ils avaient gagné la foule serait descendue dans la rue, les pubs auraient baissé le prix de la pinte, et nous aurions tous étés unis dans une virile camaraderie hurlant notre joie à la nuit étoilée.
Au lieu de ca, on est calmement rentrés chez nous, une tasse de thé (avec un nuage de lait) et au lit...

samedi 20 octobre 2007

La coupe du monde de rugby, épisode 1

Yiming et moi on s'était dit que ce serait sympa de regarder un match de rugby dans un pub, histoire de s'imprégner de l'ambiance fort indigène de ce genre d'évènements. Yiming est une copine qui vient de Singapour, on a partagé ensemble des moments tels notre premier Otley run (coutume très locale, j'y reviendrais certainement, consiste à "faire" 18 pub en une nuit) et le Fresher's ball.
Ca tombe bien, samedi dernier c'était les demi-finales France vs Angleterre. Laura et Joana décident de se joindre à nous. Laura est autant anglaise que française et moi pas très patriotique, on a décidé de supporter l'Angleterre, histoire de se fondre dans la masse. On va donc toutes ensemble au Eldon, à 50 mètres de chez moi.
Le pub est plein comme un oeuf, on a du mal a trouver un endroit où se caser de façon à voir l'écran. Quand vient le moment de chanter la marseillaise, les gens se mettent à huer et crier. Vous pensiez que les anglais étaient des individus portant des complets en tweed et sirotant des tasses de thé en disant du bout des lèvres :"could you please pass me the sugar, darling, if you don't mind". Erreur. L' anglais porte un maillot rouge et blanc, il descend des pintes de bière en beuglant : "SWIIIING LOOOOOOOOOW SWEEEEEEEEET CHAAAAAARIOOOOOT COMING FOR TO CARRY ME HOOOOME", au mieux; des insultes variées que je ne recopierai pas ici, au pire.
Par esprit de contradiction, Laura et moi changâmes d'avis, et nous mîmes donc à supporter la France, qui, pour ceux qui n'auraient pas suivi samedi dernier, était en train de gagner. Joana et Yiming, pas folles, restent sur leurs positions pro-anglaises. En fait, l'esprit de contradiction va plus loin, et on décide, si la France gagne, de chanter la marseillaise devant tout le monde >p.
Si vous avez pas encore bien saisi l'ambiance, c'est comme agiter un chiffon rouge à un taureau, mais que voulez-vous, j'aime vivre dangereusement.
Toujours pour ceux qui n'auraient pas suivi, c'est finalement les anglais qui ont gagné samedi.
On était frustrées de pas avoir pu chanter. J'aurais vraiment aimé voir comment ils auraient réagi. A vrai dire je comptais sur le fait qu'on soit des filles pour qu'on se fasse pas jeter dehors, mais selon Laura ça marche pas comme ça ici.
Alors peut-être que ce jour-là Jonny Wilkinson nous a sauvé la vie, allez savoir...

PS: pour la petite histoire les taureaux ont rien contre le rouge, c'est le fait qu'il y a un abruti qui leur agite un torchon sous le nez alors que d'autres se sont amusés à leur planter des piques dans le flanc qui les énervent.

vendredi 19 octobre 2007

Aucun rapport

L'histoire à travers le temps- démonstration magistrale de la fission de la tomme

jeudi 18 octobre 2007

Le mur de la cuisine

Voilà, je commence mon blog et je me demande "de quoi j'ai envie de vous parler?" eh bien je vais vous parler de mon week-end.

Mes plans pour ce week-end étaient de me mettre sérieusement à travailler sur ma "litterature review" (lire plein d'articles scientifiques sur un sujet pointu et écrire un résumé en 2000 mots). J'ai du y passer 1 heure maxi en écoutant de la musique dans la cuisine, et en grignotant les cookies que j'avais fait le matin même (comprenez de 11h à 16h) avec Laura qui bouquinait... Ca sent les week-end d'automne à la maison...

Dimanche matin (donc jusqu'à 15h) je passe aussi tout mon temps dans la cuisine à discuter avec mes collocs jusqu'à ce que Joana rentre de la journée la plus merdique depuis qu'elle est ici, le visage rouge, et la larme (de frustration) à l'oeil, tout ça parce que il ne fait pas bon être brésilienne quand on veut un téléphone, un compte en banque ou quoi que ce soit...

La voilà donc qui s'épanche sur nos épaules, et moi je dis "on devrait décorer la cuisine non?".
Ca a peut-etre aucun rapport mais dix minutes plus tard c'est atelier peinture les enfants!


Donc on s'y est toutes mises dans un beau capharnaum, avec la musique à fond...

Jaz et Laura ont prétendu qu'elles savent pas dessiner mais elles ont quand-même réalisé les pièces maîtresses c'est-à-dire eggplant 11 (bien que l'alien soit de Joana et le cosmonaute de moi) et le crhino ( prononcer craïno)

Et Joana était de nouveau toute contente !

Et voilà le résultat :



























donc le crhino : ( un animal bien sympathique vivant dans la forêt vierge du nord de l'angleterre, qui aime bien la pluie, les cookies et la reine) ainsi que eggplant 11 et penny the loony

























et plein de petites bestioles (et légumes) et Joana a aussi eu la bonne idée de décorer le couloir avec plein de papillons de toutes les couleurs

après quoi on est allées au pub pour savoir qui allait affronter l'angleterre samedi.

....et ma litterature review me demanderez-vous eh bien à l'heure où je vous écris je n'ai pas beaucoup plus avancé ce qui est malheureux car je dois la rendre la semaine prochaine et cela m'inquièterai même si je n'avais pas décidé que il y a bien trop de choses intéressantes, marrantes, sympathiques à faire ici pour que je m'inquiète de savoir comment rédiger un papier sur l'amélioration du rendement du blé non?