dimanche 25 mai 2008

Petites histoires de la bonne ville d'Edimbourg

Initialement, j'avais prévu de vous raconter aussi comment que c'état bien l'Ecosse et tout et tout, mais finalement je me suis arrêtée à Inverness et j'ai la flemme de continuer. En outre, ca date quelque peu, maintenant. Néanmoins, j'avais écrit un postg en rentrant d'Edimbourg, pensant le publier lorsue j'aurais developpé les photos. J'ai toujours pas développé les photos mais voici le post en question. Je mettrais les photos une autre fois. Et en bonus les gribouillis que j'avais fait à l'epoque (si vous voulez les regarder il faut cliquer dessus pour les agrandir).

On m'avait dit qu'Edimbourg valait le détour mais je ne m'attendais pas à ça. J'ai vraiment adoré cet endroit. On dirait que cette ville est née de l'imagination de Tim Burton, et franchement je vois bien Sweeney Todd ou le cavalier sans tête, se promener dans les ruelles de la vieille ville.
Tout d'abord il faut comprendre comment la ville est construite. La vieille ville a été construite sur une formation volcanique dont l'étroite pente monte doucement sur un mile jusqu'au promontoire où a été construit le chateau. Cette épine dorsale, c'est la rue principale: la Royal Mile. De cette rue partent des petites ruelles qui donnent sur des cours. Les batiments qui, vus de la Royal Mile ont quatre étages de haut, peuvent en fait en voir jusqu'à onze. D'une part parce que de part et d'autre de la Royal Mile le terrain est fort pentu. D'autre part parce que Edimbourg a une ville souterraine. Par mesure de protection Edimbourg était restreinte par des murs jusqu'au dix-huitième siècle. Mais la population augmenta bien depuis le temps où les murs avaient été construits. On construisit donc des maisons très hautes, et avec de nombreux etages sous le niveau du sol. Et puis on construisit aussi par dessus ce qui existait déjà. Il y a donc des rues sous les rues, des cours sous les cours (telle Mary King close, qu'on peut visiter). Après l'Union de l'Ecosse et de l'Angleterre, il n'y eut plus de raison de craindre que les Anglais se pointent pour détruire la ville. On construisit donc la nouvelle ville, et des ponts pour rejoindre les deux (bien que il n'y ait pas de rivière entre les deux, tout juste une vague dépression où il y a maintenant la gare, faut pas chercher à comprendre). Et dans l'habitude générale de maximisation de l'espace on construisit sur et sous les ponts. Si bien que sur les 19 arches du South Bridge, il n'y en a que une de visible.
Donc le décor est un enchevêtrement de bâtiments médiévaux, de ruelles pas bien éclairées la nuit, d'architecture gothique, de cimetières bordéliques. De jour c'est charmant, de nuit aussi, bien que l'ambiance est assez étrange (surtout un dimanche soir, avec personne dans les rues).



Mais le décor n'est rien sans l'histoire qui s'y joue. Ou les histoires. Si vous passez un jour par Edimbourg, Londres, Berlin ou Amsterdam, sachez qu'il y a des visites guidées gratuites quotidiennes qui vont feront voir tout ce qu'il y à voir. Celà m'a appris moultes anecdotes du vieil Edimbourg. En voilà quelques unes.

Edimbourg fut un temps connu comme la capitale d'exécutions de sorcières. En effet des milliers de gens, surtout des femmes furent jugés pour sorcellerie, la dernière en 1944. Comment juge-t'on une sorcière? Qui a vu Sacré Graal, des Monty Pythons, se rendra compte qu'ils étaient plus savant sur le sujet qu'on ne le croit. Tout d'abord, on liait leurs pieds à leurs mains. Puis on les poussait dans le Nor' Loch, petit lac qui se situait au pied du château. Si la pauvre coulait, elle était innocente, nos excuses à la famille. Si, au contraire, elle flottait, il s'agissait d'une sorcière et on la brûlait sur la place du château. sic.

Aux dix-huit et dix-neuvième siècles, il y avait de nombreux docteurs, anatomistes et étudiants en médecine à Edimbourg. Malheureusement pour eux, ils n'avaient droit qu'au cadavres des criminels exécutés pour s'exercer. Il y avait donc un commerce informel. 10 livres pour un cadavre. Belle somme à l'époque. On peut voir de nos jours dans le cimetière Greyfriar, une sorte de cage enfermant, apparement rien du tout. En fait ça a été installé autour de la tombe de quelqu'un, pour éviter qu'il ne soit délogé. Mais les plus pauvres devaient se relayer sur la tombe de leurs defunts pendant une semaine s'ils voulaient qu'il repose en paix.
Charmant. Mais encore plus charmant est l'histoire de Burke et Hare, deux irlandais qui avec la complicité de leurs femmes, prirent l'habitude de saouler puis de tuer des prostituées et des voyageurs, puis de vendre leurs corps à l'institut d'anatomie. Qui ne posa jamais de question. Ils tuèrent ainsi au moins dix-sept personnes, jusqu'à ce que quelqu'un trouve un cadavre dans leur maison et ne les dénonce.

Maggie Dickson fut condamnée, non pas pour sorcellerie, mais pour l'horrible faute d'être tombée enceinte hors-mariage. On la pendit donc sur la place de Grassmarket, devant une foule de spectateurs. Comme elle respirait encore, on demanda aux membres de sa famille de tirer sur ses jambes. Puis on la mis dans son cercueil et sa famille l'emmena vers son village d'origine. Du moins, ils essayèrent. Ils en furent empêchés par des voleurs de cadavres. Au milieu de la bataille entre la famille de Maggie et les voleurs de cadavres, sa soeur entendit un bruit sourd venant du cercueil. Maggie était encore en vie et fut sortie de son cercueil. Comme son certificat de décès était signé, elle ne pouvait être re-pendue ni re-jugée pour le même crime. Elle vécut donc encore de nombreuses années, eu de nombreux enfants (une fois mariée), devint une figure populaire "Half-hangit Maggie" et ouvrit un pub à Grassmarket.

Il y a encore de nombreuses histoires comme celle de Deacon Brodie, saint Nitouche de jour, buveur, joueur, amant de deux maitresses, père de neuf enfants illégitimes et enfin voleur, de nuit; qui inspira Stevenson pour L'etrange cas de docteur Jekyll et mister Hyde. Ou celles des nombreux rois et reines d'Ecosse, bien souvent sanglantes. Et puis de nombreuses histoires de fantômes.

N'imaginez pas pour autant qu'Edimbourg est une ville de films d'horreur. C'est maintenant une ville très agréable à vivre, avec ses pubs, son chateau, ses joueurs de cornemuse. Et les nombreux auteurs qui y sont nés, y ont vécu et s'en sont inspirés. Après tout moi j'ai cité Jekyll&Hyde, et elle aurait également inspiré Frankenstein à Mary Shelley, mais il y a aussi L'île au Trésor, Peter Pan et Harry Potter.

Mais bon, moi j'ai mon côté un peu gothique, juste assez pour aimer l'humour noir, les films de Tim Burton et les visites de cimetière nocturnes. Greyfriars Kirkyard, est un charmant petit cimetière. La première fois que je l'ai visité, c'était un lundi matin, au grand soleil. J'ai beaucoup aimé, et j'ai fait beaucoup de photos. Les cimetières anglais, avec leurs tombes mal entretenues, leurs arbres, leurs pelouses et leur désorganisation ont pour moi beaucoup plus de charme que nos cimetières français. J'étais néanmoins bien intriguée par la partie séparée du reste du cimetière par un mur et grille fermée par un gros cadenas.
Il s'agit de la prison des Covenanters (protestants qui refusaient de reconnaître le roi d'Angleterre comme chef religieux, et furent donc persécutés). 1200 personnes y furent parqués au dix-septième siècle, les prisons de la ville étant déjà pleines. On dit que ce fut l'invention des camps de concentrations. Les conditions de vie étaient affreuses, et au bout de cinq mois il ne restait que 300 prisonniers. L'homme responsable de leur condamnation, "Bloody" Mac Kenzie est enterré pas loin, dans la partie "normale" du cimetière. On dit que depuis une dizaine d'années, son esprit hante le cimetière et serait responsable de nombreuses attaques. Notre guide nous dit avoir vu une femme avec des marques d'étranglement sur son cou, apparues un jour après qu'elle ait visité la "prison", moi j'ai vu les photos exposées: bleus, griffures, brûlures. 500 personnes auraient étées attaquées, 150 assomées.

La deuxième fois que j'ai visité le cimetière, c'était un lundi soir, de nuit. Eh oui, si le poltergeist est si actif, c'est que chaque soir on lui apporte un beau lot de touristes. Et moi j'ai payé pour en faire partie. Ça avait l'air drôle. Notre guide, long manteau noir, petites lunettes rondes et crâne rasé, est assez comique et décontracté. Après nous avoir expliqué comment qu'on torturait les sorcières et l'histoire du cimetière, il nous emmène dans la cimetière, devant la grille. Là, il nous dit que régulièrement il y a des touristes qui quittent la visite en ambulance, nous demande si on est pas cardiaques ou enceintes et nous prévient que ça sert à rien de leur faire un procès. Puis on entre dans la prison. Puis on entre dans un mausolée. Depuis le début de la visite Yiming et Martina sont pendues à mes bras et je dois dire que ça me va très bien.
"Si vous sentez soudainement un grand froid dans tout votre corps, déplacez-vous et prévenez-moi c'est ce que les gens ressentent en général avant de perdre connaissance". Le guide éteint sa lampe torche pour nous expliquer comment le poltergeist de "Bloody Mac Kenzie" aurait été réveillé par un clochard il y a neuf ans, et comment depuis des attaques ont été reportées. Certaines personnes fondent en larmes dès qu'elles entrent dans le mausolée, d'autres se font tirer en arrière par les cheveux, d'autres découvrent des marques sur leurs corps le lendemain. Contrairement à ce que je pensais ils ne comptent pas dans "personnes assommées" ceux qui se sont évanouis, par peur, mais bien les personnes qui ont dit avoir été assommées. La première à qui c'est arrivé, nous dit-il, se tenait contre le mur. Après avoir repris connaissance elle a dit avoir sentit une main sur son visage, l'étouffant, puis que quelqu'un lui a frappé la tête contre le mur.
Je dois avouer que j'en menais pas large, je sentais mon coeur battre très très rapidement dans ma poitrine, et j'esperais que le guide en aie bientôt fini, que je puisse sortir s'il-vous-plaît, mais qu'est-ce que je fous dans une tombe à dix heures du soir?.
A ce moment là je sens un grand froid dans tout mon corps. Je fais un grand bond pour me retrouver à un mètre de là où je me tenais et comme ma température est revenue à la normale je continue à écouter le guide raconter que il y a nombre anormalement élevé d'animaux morts retrouvés dans cette partie du cimetière. Mais bon lui il a bien eu des égratignures, mais il y croira pas à 100% avant que le poltergeist l'envoie à l'hôpital. Et puis les gens attribuent n'importe quoi au poltergeist comme un pantalon mystérieusement tombé sur les chevilles de son propriétaire. Un jour une femme qui se tenait dans le fond du mausolée WAAAAAAAAAAHH!!! il y a un mec en noir qui a surgit et hurlé, bonne blague.
On sort du mausolée et avant de se quitter, le guide nous explique que les poltergeist répondent aux phéromones de peur et que si on a eu bien peur avant, on en a peut-etre encore. Il nous conseille donc d'aller dans un pub, pas que le poltergeist nous suive chez nous, comme il aurait une fois suivi un type à Belfast, on lui piquerait son gagne-pain.

On est donc allés dans un pub mais ça ne m'a pas empêchée d'avoir quelques pensées pour le poltergeist avant de me coucher. Je dois dire que d'un côté je suis un peu déçue que rien ne se soit passé. En même temps, je suis très contente que rien ne se soit passé.

Vous me demanderez si j'y crois. Franchement je sais pas. En tant que scientifique si c'est pas prouvé faux, j'aurais toujours un doute. Et j'ai vu ces photos. Je vois pas pourquoi les gens se feraient ça eux-mêmes. Mais bon, quand-même un fantôme?? J'y crois pas trop. Bien-sûr tout dépend de la perspective, qui est forcément différente quand on est chez soi ou dans un mausolée.


Bon, je me suis un peu écartée de mon sujet principal mais j'avais envie de vous raconter ça. Mais Edimbourg est vraiment une ville sympa, même si vous n'aimez pas les histoires de fantômes. La vieille ville est un très bel endroit, le château est intéressant à visiter, la ville nouvelle aussi, il y a une très bonne ambiance, vous pourrez goûter du haggis (intestin de mouton fourré aux abbats de mouton, c'est mangeable), les Ecossais sont vraiment très sympas. Je regrette de pas être restée plus longtemps pour visiter un des musées et le jardin botanique, et les environs de la ville.

Et pour ceux qui vont bientôt aller se coucher voià une histoire pour faire de beaux rêves. Ca ce passe aussi au cimetière Greyfriars Kirkyard et ca commence aussi par une mort mais c'est une jolie petite histoire. John Gray était policier à Edimbourg à la fin du dix-neuvième siècle. Il mouru et fut enterré à Greyfriars. John Gray avait un petit chien, Bobby, qui, la nuit après son enterrement, vint au cimetière se poster sur la tombe de son maitre. Le lendemain, il fut ejecté, chiens interdits dans l'enceinte du cimetière. Le soir même, il est de nouveau là, de nouveau ejecté le lendemain et ainsi de suite jusqu'à ce que le gardien se lasse. Bobby passa les 14 années qui lui restaient à vivre sur la tombe son maître. Il est aujourd'hui enterré dans le même cimetière et les gens lui laissent des jouets, des bâtons, des fleurs, des photos de leur chien, des lettres etc et sa statue est la plus photographiée à Edimbourg.

Si néanmoins vous aimez bien les histoires de fantômes, de meutres, de sorcières... allez faire un tour ici, ce ne sont pas que des histoires qui font peur, c'est plutôt un aperçu interessant de la culture populaire et des superstitions médiévales.




jeudi 22 mai 2008

FREEEEDOOOM

Oui youpi tralalala pouet c'est les vacances !!! Je mentirais de dire que j'ai beaucoup travaillé mais je suis quand-même fatiguée. En fait imaginez-vous le schéma suivant: une courbe qui monte doucement, doucement, puis d'un coup augmente de façon exponentielle puis revient à zero et on répète. Donc c'est moi qui me mets doucement à bosser puis bosse un peu plus, puis stresse et bosse à fond avec mes copains café, vitamine C, thé au gingembre et chocolat jusqu'à tard le soir puis tôt le matin et je passe mon exam à jeun parce que quand je dors pas je peux pas manger avec mon nouvel ami dextro-energy. Bien sûr quand je rentre chez moi après je suis morte de faim et de fatigue donc je fous rien pendant une journée, et le cycle recommence. Nous voilà en plein dans le principe d'éternel retour de Nietzche.
Et Nietzche vous le dira, c'est fatiguant à force, l'éternel retour. Donc là je suis fatiguée.
Mais c'est pas grave parce qu'aujourd'hui je me repose. Et il me reste une semaine à passer ici. Et sans penser au fait que je quitte bientôt plein de gens et de choses bien, je vais prendre le proverbe au mot, et faire ce qu'il me plaît!! Ça commence ce soir avec glace chocolat et films, ça continue demain avec alcool et fête et encore pendant une semaine avec bien entendu le summer ball, shopping, pique-nique, Otley Run.
(et samedi je dis adieu à mon job avec le concert des Kaiser Chiefs)

lundi 12 mai 2008

Ca commence bien

C'est le premier jour des examens. Je me suis donc couchée à minuit hier soir, en mettant le réveil à 6h30 pour des révisions de dernière minute avant d'aller à mon premier exam. 4h30 l'horrible alarme au feu sonne. Je me précipite dehors (le bruit est prévu pour réveiller même les étudiants ivre morts, c'est insuportable) et j'attends avec tout le monde une demie-heure que quelqu'un vienne nous dire qu'on peut re-rentrer. Le monsieur nous dit même que ça a été délibérement déclenché. La petite boi-boite rouge qui est à côté de la porte d'entrée a la vitre cassée. D'ailleurs la porte d'entrée ne ferme plus depuis dix jours, n'importe qui peut rentrer dans le bâtiment, mais pas dans l'enceinte de St.Mark. Et j'étais la première à sortir du bloc K. Il faut donc pas être une lumière pour en déduire que c'est un étudiant qui c'est dit, tiens c'est le premier jour des examens ce serait marrant d'aller réveiller ceux du bloc K puisque leur porte est cassée. Bon moi bien-sûr je me suis pas rendormie. J'ai pu faire mes révisions de dernière minute mais j'ai pu avaler qu'un café, une vitamine C et un demi-toast, que j'ai failli rendre d'ailleurs, quand je suis fatiguée, je peux pas manger. Je suis partie pour mon exam à la bourre (après que mon lacet de chaussure ait cassé j'ai dû en changer). Bien-sûr au milieu de l'exam je crevais de faim. En rentrant de mon examen, j'ai mal au crâne, j'ai les jambes qui flageolent, je fais de l'asthme après avoir grimpé quelques pauvres marches et je dois me remettre au boulot parce que me splus gros exams sont à venir et ce soir je travaille au stade de foot. Alors, je maudis ce connard sadique qui est responsable de mes malheurs, puisse-t'il avoir la diarrhée et des hémorroïdes pour le restant de ses jours, puisse-t'il être impuissant, que sa face se couvre de furoncles, que ses mains se couvrent de verrues, que ses dents et ses cheveux tombent mais surtout surtout qu'il ne dorme pas pour les 15 prochains jours à venir.