lundi 25 février 2008

Je suis toujours là!

Ça faisait longtemps. Désolée si je vous ai manqué (bien sûr que je vous ai manqué). J'ai distillé l'information deci, delà, mais pour ceux qui y auraient échappé, je me suis remise de mes blessures sans avoir à passer sur le billard. Ça fait une semaine que je suis officiellement guérie et que j'ai repris les cours, la chorale, ma vie sociale, mon boulot en retard. Les deux semaines d'avant ont été passées cloîtrée chez moi, ce qui devint vite lassant. Heureusement, qu'il y avait les visites à l'hôpital (la gentillesse de mes infirmières, l'accent pourri des chauffeurs de taxis, leur incapacité à trouver l'entrée de l'hôpital) et mes colocataires pour me distraire.
Et puis il y a ces petites victoires du quotidien qui vous font retomber en enfance. Les visages émerveillés des mes colocataires se tournant vers moi et s'exclamant "Ooooooo tu marches !!!!" comme si je venais de faire apparaître des diamants (autres alternatives : tu tiens debout toute seule/portes un jean etc).
Et celles qui vous font sentir plus vieille que le monde. La marche laborieuse jusqu'à mon amphithéâtre, au cours de laquelle j'ai bien failli m'arrêter sur un banc pour me reposer alors qu'en temps normal je mets sept minutes pour y aller.
Et celles qui vous font juste sentir con. Franchement, le sentiment de réussite que j'ai ressenti, buvant ma tasse de thé qui avait prudemment refroidi pendant quinze minutes, n'a fait qu'accentuer le pathétique de la situation.
Mais après tout je vais mieux de jour en jour, je suis comme neuve (plus (+) une cicatrice) et j'ai pu profiter de la venue de divers membres de ma famille alors tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes non?

mardi 5 février 2008

Shit happens, suite des évènements

Loin de moi l'idée de vous décrire ma vie de malade, mes petits bobos etc, ce serait bien trop chiant. Néanmoins je vais juste vous tenir au courant des dernières nouvelles qui m'amènent à cette conclusion: il n'y aura pas beaucoup d'activité sur ce blog dans les prochains temps.
Je suis retournée à l'hôpital hier matin et j'ai été assez choquée. Petit un, ça c'est pas ma peau. Ma peau à moi elle me donne pas envie de vomir. Petit deux, opération, greffe de peau. Gaaaaaahhhh. Donc, petite crise de panique hier.
Cependant, après qu'on m'ait expliqué pourquoi une greffe serait peut-être nécessaire, après que je sois allée à une clinique avec plein de gens très gentils, très compétents et rassurants, je me suis un peu calmée. Je me sens en de bonnes mains. Puisque ce n'est pas sûr que j'aie besoin d'une opération, en attendant, je vais manger équilibré, faire mes étirements comme me l'a demandé ma kiné, et peut-être que tout ira bien.
Mais une chose est sûre, mes seules sorties pour les quinze prochains jours seront pour aller à la clinique (qui, en passant est à perpette-les-oies, ça me coûte 40 livres un aller-retour en taxi, soit £80, ou 120€ par semaine). Donc ma vie ne sera pas très palpitante et j'aurais bien peu de choses à écrire ici.
Sinon, anecdotiquement, il s'avère que l'ambulancier-pas-doué à oublié la moitié de ses instruments ici. C'est toujours ça de gagné, ça peut toujours servir, du sparadrap et des ciseaux bizarres.

dimanche 3 février 2008

Shit happens

Je me disais l'autre jour qu'il serait temps de poster à nouveau quelque chose sur mon blog, mais quoi donc? Je pensais pas avoir grand-chose à dire, les cours ont repris la plupart sont bien intéressants, mon emploi du temps n'est cependant pas génial, j'étais bien joyeuse l'autre soir avec Jo, j'ai commencé les répétitions avec ma chorale de gospel (et un clochard ivre). Rien de bien excitant.
Problème réglé.
Le week end commençait pourtant bien, j'avais fait des crêpes avec Martina et Joana pour la chandeleur, puis on avait regardé Heroes en mangeant du pop-corn et mes cheveux sentaient le clou de girofle. Normalement j'aurais passé mon week-end à dessiner, faire un peu d'italien, faire de la glace au Kinder, de la glace au chocolat blanc, de la glace au caramel au beurre salé, de la crème brûlée, et des meringues pour Laura (oui je suis dans une période de frénésie de la cuisine), j'aurais étudié un peu, j'avais le choix entre deux soirées samedi soir.
Samedi matin, je me lève donc guillerette, je dis bonjour Martina, oui je veux bien du thé, et je me renverse ledit thé sur les genoux et la main comme une grosse gourdasse. Fraîchement bouilli. Le bon côté c'est que j'ai eu les bons réflexes: virer mon pantalon de pyjama et sauter sous la douche. Bien que je n'avais pas mal grâce à la fraîcheur de l'eau, je me suis quand-même dit qu'il faudrait appeler quelqu'un quand j'ai vu de la peau partir avec le flot de la douche. Martina a donc appelé le samu qui lui ont dit d'appeler les services de médecine des étudiants qui lui ont dit d'appeler le samu. On a donc appelé le samu, mais Martina a toujours un peu de mal a comprendre l'anglais au téléphone, c'est moi qui ai parlé à la madame qui voulait savoir toute l'histoire de ma vie avant d'envoyer une ambulance.
Puis vint l'ambulancier, qui semblait penser que c'était pas bien grave, quand bien même je tremblais à cause de la douleur. Après avoir pris dix minutes pour poser trois compresses sur mes cuisses, il se gratta la tête, réfléchi un peu, pour me faire part de sa conclusion "J'en ai plus, je crois qu'on va devoir aller à l'hôpital". Huh. C'est pas pour ça que je t'ai appelé? Arrivés devant sa voiture, je veux que Martina vienne avec et je suis assez surprise que sa réponse soit "if I can squeeze you both in..." (si je peux vous caser) Il commence donc à fourrager dans le bordel ambiant qu'est sa voiture et il libère assez de place pour nous deux. Mais il oublie les formulaires qu'il m'a fait remplir sur le toit et ils s'envolent quand on démarre.
Sa voiture et la salle d'attente de l'hôpital sont horriblement chauffées, et je suis vraiment soulagée quand il m'emmènent dans une petite pièce dont l'infirmière ouvre la fenêtre en grand. J'ai ensuite affaire à une gentille infirmière et une matrone chaleureuse qui me font avaler trois cachets d'antidouleurs et qui enlèvent les bandages de Monsieur J'ai-pas-inventé-la-poudre. Mes cuisses sont rouge vif avec des petites nuances dorées, là où les cloques ont commencé à se former, et rose pâle, là où la peau est déjà partie.
Je découvre la délicatesse du personnel hospitalier, qui dit poliment "your lap" (tes genoux) au lieu de dire tes cuisses, qui disent que ma main sera plus douloureuse que mes cuisses parce qu'il y a moins de... tissus, au lieu de dire graisse. Moi, je dois dire que la politesse et la bienséance m'importent peu. Que l'ambulancier me voie en petite culotte et pas épilée, je m'en battrais les couilles si j'en avais.
Toujours est-il que je suis rentrée chez moi à moitié momifiée. Je marche comme un sumo et je peux rien faire toute seule. J'ai passé la journée de hier groggy, en position "grenouille" sur mon lit, et j'ai pas franchement dormi la nuit dernière, mais la douleur s'est atténuée.
Je vais pas aller en cours pendant une bonne semaine apparemment, et mes collocs vont devoir m'assister presque tout le temps. Mais ça aurait pu être pire, j'aurais pu me brûler la main droite, j'aurais pu habiter toute seule. Ou j'aurais pu être moins maladroite mais que voulez-vous "shit happens" c'est la vie.