jeudi 18 décembre 2008

De l'inutilité

Bien que je n'aime pas faire état de mes états d'âmes, je dois vous avouer que j'ai fini ce premier semestre en rampant. Certes, les voyages c'est sympathique (et bien plus encore) mais ce n'est pas reposant, et il en est de même pour les cours. Vu que j'ai enchaîné les deux depuis six mois, cela fait autant de temps que je n'ai pas pris la liberté de me reposer suffisamment pour recharger pleinement mes batteries. Ajoutez à cela un virus maligne et une grosse déception amoureuse et vous comprendrez pourquoi j'attendais les vacances, ainsi que le repos et les distractions qui les accompagnent, avec impatience.
Voilà donc bien trois semaines que j'attendais que le temps passe. Or, je déteste attendre que le temps passe. Certes, "il faut son temps aux choses" et "le temps soigne tous les maux" et autres idiomes bien connus sont véridiques et je devrais certainement prendre patience et laisser le temps s'écouler. Les petites cellules de mon système immunitaire auront fichu le virus dehors, mes sentiments seront moins chaotiques, mon cynisme aura repris le dessus et ma fatigue chronique se sera évanouie comme neige au soleil pour laisser place à ma motivation et mon optimisme des bons jours.

Mais en attendant, j'ai l'impression de perdre mon temps. Or, on a qu'une vie et j'en suis bien consciente. C'est pourquoi, à chaque fois que j'ai le blues, ou me retrouve, pour une autre raison, tout à fait improductive il y a une partie de moi qui engueule l'autre. Qu'est-ce que tu fous là à rien foutre! Le temps passe, t'as pas mieux à faire?!
Ne vous méprenez pas, je ne suis pas une maniaque du travail au contraire. Mais il me semble qu'on a peu de temps et qu'on devrait donc le passer à faire des choses soit utiles, soit agréables. Attendre que le temps passe n'est ni l'un ni l'autre, et me voilà donc à culpabiliser.
Ce n'est pas nouveau. Ce n'est pas la première fois que j'ai le blues, ou juste envie de ne rien faire (au sens le plus propre du terme), et même lorsque l'an dernier, je me suis retrouvée alitée pendant deux semaines pour cause de brûlures au thé, en plus de la douleur et du stress, je rageait de perdre ainsi mon temps à juste attendre d'aller mieux.

Ce sentiment d'inutilité est pour moi le plus déprimant. Il me semble qu'il faut être utile au monde, à ses proches et à soi-même pour vivre sa vie pleinement. Se sentir inutile et impuissant lorsqu'on lit un énième fait d'actualité révoltant, se sentir inutile après une journée passée sans en profiter ni rien accomplir, se sentir inutile lorsque je ne peux rien faire pour mes proches, se sentir inutile après une rupture... c'est le sentiment que je redoute le plus. L'ironie c'est qu'en général cela mène à un genre de cercle vicieux: je ne fais rien parce que je suis déprimée/malade/démotivée et cela me déprime et me démotive... Voilà qui n'arrange pas les choses.

Heureusement, il n'est pas trop dur de se débarrasser de ce sentiment, au moins temporairement. La solution la plus évidente et d'aller voir des amis, des proches, de passer un bon moment ensemble, partager, et voilà qu'on se sent à nouveau bien, et tout sentiment d'inutilité est oublié. Me voilà utile à moi-même et à ceux qui m'entourent. Mais mettons qu'il est tard le soir ou que mes proches ne sont pas disponibles. La solution est alors de créer. Ce n'est pas la peine de créer grand-chose, faire un gâteau au chocolat peut suffire, mais moi ce que je trouve le plus apaisant c'est encore de dessiner ou de peindre. Ce ne sera peut-être pas un chef-d'œuvre, ça ne sortira peut-être jamais de la pochette ouùje vais l'y ranger, mais cela me fera me sentir bien. L'acte en lui-même, l'odeur du crayon et de la peinture acrylique, l'apparition progressive de quelque chose et la satisfaction qui en découle, le sentiment d'accomplissement lorsque c'est fini, tout cela est à la fois apaisant, rassurant et remotivant. D'autant plus lorsque que je créé quelque chose pour quelqu'un.
Alors vous trouverez plus bas mes dernières "créations", des cartes de vœux pour mes ex-colocataires. (Pour vous donner un peu le contexte, Joana adore les fées, les animaux préférés de Martina et Laura sont respectivement les chats et les loutres, et quant à Jaz, eh bien, je n'avais pas trop d'idées mais me suis dit que le cygne est un animal universellement apprécié et facile à dessiner.)
Et sur le long terme, eh bien, j'ai choisi une carrière qui me permettra, je l'espère d'être utile. Certes, il n'y a pas de sot métier, mais plutôt que de faire tourner les rouages mis en place, je compte améliorer un peu le système. En outre, dans ma vie de tous les jours, je tente de faire en sorte d'apporter quelque chose aux gens, ne serais-ce qu'en étant polie et serviable ou en consommant de façon responsable. Ce n'est pas grand-chose, mais c'est quelque chose.




samedi 29 novembre 2008

One art

One Art

The art of losing isn't hard to master;
so many things seem filled with the intent
to be lost that their loss is no disaster,

Lose something every day. Accept the fluster
of lost door keys, the hour badly spent.
The art of losing isn't hard to master.

Then practice losing farther, losing faster:
places, and names, and where it was you meant
to travel. None of these will bring disaster.

I lost my mother's watch. And look! my last, or
next-to-last, of three beloved houses went.
The art of losing isn't hard to master.

I lost two cities, lovely ones. And, vaster,
some realms I owned, two rivers, a continent.
I miss them, but it wasn't a disaster.

-- Even losing you (the joking voice, a gesture
I love) I shan't have lied. It's evident
the art of losing's not too hard to master
though it may look like (Write it!) a disaster.

Elizabeth Bishop

dimanche 19 octobre 2008

Reprise

Cela fait bien longtemps que je songe à faire mon retour sur ce blog. Seulement, j'hésitais et ne savais trop par quel bout commencer. Après tout, je n'ai plus l'atout "dépaysement" à jouer puisque me voilà de retour de ce côté de la Manche, je me trouvais donc quelque peu en panne d'inspiration en ce qui concerne ma vie quotidienne. D'un autre côté, je pourrais vous parler de mes pérégrinations estivales, mais je me retrouverais alors avec le problème inverse: je suis un peu découragée à l'idée de faire le tri dans la masse d'informations enregistrées en si peu de temps. Alors tant pis, me dis-je, lance-toi sinon ton blog va commencer à avoir des toiles d'araignées (je signale au passage que je n'ai rien contre ces élégants animaux, au contraire) et tant pis si c'est bordélique.
Commençons, comme dans toute histoire, à planter le décor. Je suis à Lille, dans ma charmante chambre au deuxième étage d'une maison partagée avec trois sympathiques colocataires. Je suis en master 1 biodiversité et écosystèmes continentaux et marins, c'est intéressant mais je vois avec tristesse mes jours d'étudiante insouciante s'éloigner peu à peu. D'un autre côté, je fais enfin quelque chose de concret, j'ai finalement l'impression d'apprendre un métier et non pas du matériel à QCM. Certes, j'ai toujours des cours magistraux, mais ils ont tous des applications directes dans la protection de l'environnement et en deux mois de cours j'ai passé une semaine à la plage et une journée dans un marais. Quel bonheur que de creuser le sable vaseux pour y trouver de petites bêtes à l'allure affreuse!
Le décor étant planté, passons à autre chose: mon tour d'Europe. J'ai un peu de mal à trouver les mots pour décrire combien ce voyage était génial. Ma routine est devenue une suite de découvertes: chaque jour de nouveaux endroits, de nouvelles ambiances, de nouvelles situations, de nouvelles personnes. Et puis plein de petites anecdotes, de petites perles, à raconter. Je vous les délivrerai au compte-goutte, au rythme du développement de mes clichés et de la numérisation de mon carnet.
En parlant de rencontres, il y en a une qui fut plus importante que les autres, puisque je suis tombée amoureuse de V.G. (se prononce, chers amis anglophiles Vidji et non Végé) après moins de 24 heures passées ensemble. Malheureusement, V.G. vit à Chicago, mais il était trop tard pour ne pas avoir envie d'une relation à distance, j'étais déjà en plein dedans avant de m'en rendre compte. Alors, on admet que l'on n'est pas aussi cynique et raisonnée qu'on le pensait; on dit "Merci Internet!"; on découvre que ces histoires à la con ça à l'air bien moins con quand on les vit; et on se découvre des côtés très girly. Et vendredi à 14h40 je m'envole pour Chicago...
Et je vous promets que cette fois-ci il se passera moins de trois mois avant la rédaction de mon prochain post.


mardi 15 juillet 2008

Ich bin ein Berliner

Des le départ, j'ai été, cela va de soi, très intéressée par toutes des villes que j'avais prévu de visiter lors de mon tour d'Europe. Cependant, il y avait des le départ, quelques-unes qui faisaient naître en moi un enthousiasme plus grand que les autres. Une certaine impatience, un petit sentiment de "je vais enfin voir XXXXXXX en vrai !".Parmi celles-ci, la première, temporellement parlant, était Berlin. (Ensuite je citerais en vrac Lisbonne, Istanbul et Florence). Peut-être était-ce du a la partie "culture et civilisation" de mes cours d'allemand. Celle-ci s'efforcait de convaincre les adolescents blases et désintéresses que nous étions que l'Allemagne pouvait aussi être "cool". Il semblerait que, dans mon cas, elle ait atteint son but puisque depuis longtemps il me tardait de visiter Berlin. Je pense que Goodbye Lenin y était aussi pour quelque chose.

Il faut seize heures de trajet pour aller de Stockholm a Berlin. C'est donc la tète dans le postérieur que nous arrivâmes a Berlin. Notre auberge de jeunesse, toute jeune et encore balbutiante, nous apparu comme un trois étoiles et nous y trouvâmes le sommeil qui nous manquait et deux bonnes idées sur leurs prospectus.
La première c'était de suivre Newberlin. Vous vous rappelez d'Edimbourg? Le même type de visite guidée gratuite existe aussi a Berlin, et permet de découvrir le Berlin des touristes avec explications a la clé. La seconde était de suivre Alternative Berlin, même principe de visite gratuite mais celle-ci nous a emmené dans des endroits moins conventionnels.

Nous commençâmes donc par Newberlin. Nous rejoignîmes donc un groupe de touristes qui comme nous avaient le goût des choses gratuites, et un guide charismatique et éloquent.
Avant d'aller plus loin, je tiens a vous faire part de mon profond regret de ne pouvoir illustrer cet article de mes photographies. En effet, je suis toujours fidèle au vieil appareil qui vit mes débuts en photographie il y a huit ans de cela. Il est argentique, il est encombrant, mais il fait de belles photos. Et puis je l'aime. Il nous faudra donc attendre septembre que je développe mes négatifs. Certes, il y a bien les cliches de Chloe et de son appareil numérique, mais je préfère mettre mes propres images sur mon blog. Il me faudra donc faire preuve de talent littéraire et descriptif pour que l'illustration de cet article ne soit plus qu'un détail superficiel. J'essaierai mais ne promets rien.

Notre visite commença donc au pied de la porte de Brandebourg. Vous connaissez la porte de Brandebourg, c'est LE monument de Berlin. Une de ces constructions classiques pas spécialement belles mais universellement connues que l'on retrouve sur les petits beurres au chocolat aux cotes de la tour Eiffel, celle de Pise, Big Ben et l'atomium de Bruxelles.
Non loin de la se trouvent le Reichstag, ou parlement, l'Ange de la victoire (statue dorée siégeant au sommet d'une massive colonne et signifiant "Vous avez vu ce qu'on vous a mis?"), le Tiergarten, bien nomme car les lapins y pullulent, et une autre construction, pour le moins étrange.
Elle a la taille d'un pâté de maison, mais s'élève bien moins haut. Ce sont des milliers de blocs de béton sombre, tirant sur le noir, et rectangulaires, de tailles variées. Ils sont parfaitement alignes mais certains ne sont pas parfaitement droits. Lorsque l'on s'y promène, le sol étant lui aussi de hauteur inégale, on se retrouve étroitement entoure par des monolithes de quatre mètres de haut. Bien qu'au centre ville, l'endroit est silencieux, ou du moins est-ce l'impression qu'on en a. Il s'agit du mémorial a la mémoire des juifs assassines par les nazis. Le guide nous explique qu'il n'y a pas de symbolisme dans ce monument. Certains y voient des tombes, des cercueils ou une ville morte. Moi je trouve qu'il est aussi immense, incompréhensible et triste que le crime qui commémore.
De l'autre cote de la rue se trouve le mémorial aux homosexuels persécutés par le régime nazi. Il s'agit aussi d'un bloc de béton mais celui-ci est équipé d'une fenêtre a hauteur d'yeux. Celle-ci laisse voir une vidéo, tournant en boucle, et montrant deux jeunes hommes s'embrassant. Autant je trouvais que l'autre mémorial remplissait bien son rôle en nous faisant ressentir ces sentiments d'isolement et de perte, autant celui-ci semble déplacé. Honnêtement, ces deux amoureux forment un couple plutôt mignon, et le spectateur se retrouve plus dans une position d'un voyeur que de témoin d'une injustice.

La visite continue : Berlin respire l'histoire. A chaque coin de rue se trouve quelque chose qui nous fait nous rappeler nos manuels d'histoire. Une ligne de paves sur le sol marque l'emplacement du mur de Berlin, d'imposants bâtiments témoignent de la puissance de l'empire prussien, de vieilles Trabant ont survécu l'époque communiste, des étagères vides ne porteront plus jamais les livres brûlés par les nazis, un panneau nous informe que nous quittons le secteur américain, une fresque illustre combien il est heureux de vivre dans un pays communiste.

Je vous offre une petite anecdote. Connaissez-vous la Fernsehturm ou tour de télévision? Il s'agit d'une gigantesque antenne rouge et blanche surmontée par ce qui ressemble a une boule a facettes géante. Elle fut érigée a Berlin Est par le même homme qui fit descendre les croix des clochers des églises berlinoises. Or, que voit-on se refléter dans le globe métallique par beau temps? Une croix géante et lumineuse, visible a des lieues a la ronde. Ce qui valut a la tour le surnom de "revanche du pape". C'est Jean-Paul II qui devait bien se marrer.

Cependant Berlin n'est pas figée dans son passe, aussi riche soit-il. La ville bouge et c'est ce que Alternative Berlin veut nous démontrer. Notre guide, de petite taille compensée par des séances de musculation, se donne des airs de baroudeur. En effet, qui ne serait pas convaincu en voyant son pantacourt baggy, ses lunettes de sport et la dent de lion qui pendouille au bout d'une chaîne dorée que l'homme est un aventurier?
Heureusement le tour est plus authentique. Nous allons a la découverte d'endroits que nous n'aurions vraiment pas explores de notre propre chef. Il s'agit de bâtiments classiques, du début du XIXeme siècle, décrépis, couverts de tags. A l'intérieur de ses bâtiments, plus de tags, des galeries d'artistes qui exposent des choses... étranges... urbaines... et écoutent de la musique classique. Les jardins servent de Biergarten et de lieu de stockage pour des choses aussi diverses que des morceaux de moteur d'avion, des statues de ferraille, des caravanes customisees, une "fusée" CCCP. Il s'agit de magasins qui vendent des vinyles, des fripes ou des drogues légales. Il s'agit d'une usine désaffectée et pleine d'un foutoir énorme. Elle est couverte de tags et doucement envahie par les mauvaises herbes. Il s'agit d'une autre usine désaffectée, qui sert de squate park, de mur d'escalade, de bar guinguette et, apparemment de squat pour toute une communauté de néo-babas. Il s'agit du no-man's land entre le mur et la Spree qui est maintenant recouvert de sable et abrite des Beach bars.

Pour finir en beauté, nous assistons a une manifestation qui a pour but de protéger ce genre d'endroits des promoteurs immobiliers. La foule bigarrée défile: rastas, punks, dreadlocks, enfants les fesses a l'air, jongleurs. Le tout en musique.

Je suis tombée amoureuse de Berlin.
Je m'excuse pour les fautes d'orthographe ou de grammaire mais j'ecris sur un clavier hongrois...

Budapest, le 24 juillet 2008


jeudi 10 juillet 2008

Scandinavie

Le grand Nord. Ces pays où les gens mangent du poisson mariné en écoutant ABBA, avant de se diriger vers le sauna.
Certes, ce sont de gros clichés. Néanmoins on est quelque peu décu, en découvrant ces contrées, de l'absence d'odeur de poisson et de peau d'ours polaire dans l'entrée de l'hotel. Bien que cela vaille mieux pour nos amis les ours polaires.
Il se trouve aue les scandinaves mènent une vie assez proche de la notre. À Stockhlom, la vieille ville avec ces maisons de style baroque aux coloris orangés non-uniformes à des airs d'Italie ou d'Espagne. Et le climat lui aussi semble vouloir nous contredire en affichant fièrement 25 degrés celsius et un soleil radieux. C'est malin, j'en fais quoi de mes moufles maintenant?

Cependant, Copenhague n'est pas Strasbourg. Oslo, Bergen et Stockholm non plus. Ce que l'on remarque tout de suite, c'est le calme. À part deux-trois rues principales grouillantes de monde et les attractions touristiques dont on fait des cartes postales, les rues sont plutot vides. Pas de foule de passants se bousculant, pas de files de voitures s'impatientant. Et ce, à n'importe quelle heure de la journée, dans des villes qui sont, pour certaines, capitales. C'est assez agréable mais, comme me l'a fait remarquer le jeune employé du Döner où nous nous restaurames à Oslo, les gens ne sont, en plus de n'etre pas très présents, pas très causants. En effet, les seules personnes avec qui nous discutames furent ledit employé du Döner, deux jeunes parisiens BCBG, un francais habitant New-York et un Gambien du nom de Babou.

Autre différence flagrante, le cout de la vie. Si Londres est réputée etre chère, il y a pourtant moyen d'y survivre avec un budget restreint. Ce qui n'est ici pas possible, le logement prenant déjà les deux tiers de notre budget quotidien, le tiers restant devant suffire aux réservations, transport local, nourriture et autres frais divers. Il a d'ailleurs bien du mal à y suffire. Surtout lorsqu'on veut voir les fjords et qu'avec une réduction de 50 % l'expédition revient á la modique somme de 60 euros (alors que le trajet du retour est effectué en train, donc gratuit pour nous). Notre budget quotidien est de 30 euros. Donc on se serre la ceinture et on essaie de se convaincre que deux sandwichs ketchup-fromage et une banane sont un repas décent. Le bon coté, c'est que comme tout le monde est riche, tout est tres beau et propre. Les trains, pour commencer. Ce n'est pas à la SNCF que l'on a dans les trains de nuit interrégionaux un siège grandement inclinable, un mètre d'espace pour les jambes, un coussain gonflable, une couverture, des boules quiès et un masque pour les yeux. J'ose à peine imaginer ce qu'est la première classe. Peut-etre y a-t'il un minibar, des sièges en velours et des jeunes hommes qui vous massent les pieds en vous chantant une berceuse.
Si certains clichés ne sont que des mythes, d'autres au contraire se révèlent véridiques. Telle mon amie Mikaela, rencontrée à Leeds et qui nous a gracieusement hébergées à Stockholm. Mikaela Viking est une suédoise blonde, mesure 10 cm de plus que moi, et est une très grande fan d'ABBA.

Pour finir d´etre totalement dépaysés, éloignez-vous de la ville. Allez, par exemple, sur la cote ouest de la Norvège. À Bergen, des peties maisons de bois peint en couleurs chaudes et éclatantes longent le port où se tient le marché aux poissons. Le long du Sognefjord s´élèvent de hautes montagnes verdoyantes sur lesquelles s'accrochent de petites bicoques éparses, toujours en bois coloré. Entre Bergen et Oslo, le train vous fait découvrir des payasages sauvages où subsistent de grosses plaques de neige et où survivent, on ne sait trop comment, quelques hammeaux de ces memes maisons typiques, par 10 degrés en juillet.

Berlin, le 10 juillet 2008
ps: j'ai réussi mes examens !!!

lundi 30 juin 2008

Farewell

Demain matin sept heures débute mon tour d'Europe. Moi et mon amie Chloé allons parcourir le vieux continent en train. On commence par Copenhague, Oslo, Bergen et les fjords, Stockholm puis Berlin, Prague, Cracovie, Vienne, Budapest, Zagreb, Istanbul, Athènes, l'Italie (Rome, Florence et la Toscane), Barcelone, Madrid, Porto, Lisbonne, Marrakech et Essaouira. Pour le moment je n'ai pas grand-chose à raconter mais ca viendra sûrement. Je ne vous promets rien mais il se peut que j'écrive sur ce site pendant ces deux mois. On verra bien!

mercredi 18 juin 2008

Départ

"Tiens" me suis-je dis "allons donc voir si j'arrive à accéder à mon blog ce soir". Une victoire pour moi (après environ 2745 défaites). Profitons donc de cette opportunité qui ne durera pas forcément.
Me voilà de retour dans la maison de mon enfance. Ce fut un déracinement quelque peu étrange. Un jour, on est dans son petit chez-soi, avec des gens qui partagent notre quotidien depuis neuf mois. Le lendemain, on est dans une autre chambre, qui devrait être familière mais en fait semble juste périmée. Et je me sens bizarre.
Je m'étais vite adaptée, j'avais pris de nouvelles racines, de nouveau repères, de nouvelles habitudes. Bien entendu, je savais ce n'était que temporaire. Et qu'il y aurait beaucoup de kilomètres et d'eau salée entre mes nouveaux amis et moi. Mais bon, le déni étant mon nouveau produit miracle (règle tous vos soucis, satisfaction garantie), parmi les multiples sentiments qui se bousculaient dans ma grosse tête -61 cm, une horreur pour trouver un chapeau à ma taille- il y avait la surprise. Un peu comme quand on sort d'une salle de ciné et qu'il nous faut quelques secondes pour se re-situer dans la réalité.
Le propre de l'adaptabilité est de ne pas se limiter à une situation. Je me suis donc réadaptée assez vite. Mes nouveaux amis me manquent toujours, mais revois les vieux. J'ai réapprivoisé mes anciens territoires et j'ai retrouvé des petits bonheurs qu'on ne connaît pas en Angleterre tels la baguette, la vodka caramel et le soleil.

Je garderai toujours un très bon souvenir de mon année à Leeds, et plus particulièrement des derniers jours que j'y ai passé. Il faut dire que ceux-ci comprenaient le summer ball et une Otley run.
Le summer ball, c'est une tradition universitaire anglaise. Mais celui de Leeds est le plus massif avec pas moins de 9000 participants. On débourse £35 pour le ticket puis on doit s'acheter une belle robe et des chaussures, mais ça en vaut la peine puisque la fête est massive aussi. Elle a lieu dans le parc d'une charmante résidence so brittish, il y a cinq chapiteaux où se succèdent DJs et groupes live, à chaque chapiteau son style musical. Il y a plusieurs manèges et attractions de fête foraine. Il y a plusieurs tentes-bars et de nombreuses tables pour accueillir les étudiants assoiffés ou fatigués. Mais pour rentrer il faut un ticket. Or, à l'entrée je ne trouve pas mon ticket. Après plusieurs recherches (je l'avais en entrant dans le bus, je le retrouve pas entre ici et le bus, il est donc resté dans le bus qui est reparti, essayons de magouiller, échec) je fourni le nom de Joana, qui avait fort heureusement payé nos tickets par carte, à un monsieur qui fait apparemment autorité et suis autorisée à entrer. Je passe une très bonne nuit (jusqu'à six heures du matin en sandales à talon port"es pour la première fois, même pas mal!).
Le surlendemain, je fais une Otley Run avec mes colocataires. Otley Run c'est une tradition estudiantine Leedsoise. C'est une tournée des pubs qui comprend 18 pubs de Otley Road ou centre-ville de Leeds et qui doit se faire déguisés. Comme déguisement nous avions des T-shirts unis et des marqueurs. Nous avons fait 16 pubs seulement, les deux derniers étant déjà fermés, mais Joana et moi avons bu dans chacun d'entre eux. J'ai donc maintenant en ma possession un très beau T-shirt, très pittoresque et de très bons souvenirs. (Même si ça c'est fini dans une certaine mélancolie due à notre séparation soudaine et que Joana, emportée par son enthousiasme a aussi écrit sur ma chemise de nuit).

dimanche 25 mai 2008

Petites histoires de la bonne ville d'Edimbourg

Initialement, j'avais prévu de vous raconter aussi comment que c'état bien l'Ecosse et tout et tout, mais finalement je me suis arrêtée à Inverness et j'ai la flemme de continuer. En outre, ca date quelque peu, maintenant. Néanmoins, j'avais écrit un postg en rentrant d'Edimbourg, pensant le publier lorsue j'aurais developpé les photos. J'ai toujours pas développé les photos mais voici le post en question. Je mettrais les photos une autre fois. Et en bonus les gribouillis que j'avais fait à l'epoque (si vous voulez les regarder il faut cliquer dessus pour les agrandir).

On m'avait dit qu'Edimbourg valait le détour mais je ne m'attendais pas à ça. J'ai vraiment adoré cet endroit. On dirait que cette ville est née de l'imagination de Tim Burton, et franchement je vois bien Sweeney Todd ou le cavalier sans tête, se promener dans les ruelles de la vieille ville.
Tout d'abord il faut comprendre comment la ville est construite. La vieille ville a été construite sur une formation volcanique dont l'étroite pente monte doucement sur un mile jusqu'au promontoire où a été construit le chateau. Cette épine dorsale, c'est la rue principale: la Royal Mile. De cette rue partent des petites ruelles qui donnent sur des cours. Les batiments qui, vus de la Royal Mile ont quatre étages de haut, peuvent en fait en voir jusqu'à onze. D'une part parce que de part et d'autre de la Royal Mile le terrain est fort pentu. D'autre part parce que Edimbourg a une ville souterraine. Par mesure de protection Edimbourg était restreinte par des murs jusqu'au dix-huitième siècle. Mais la population augmenta bien depuis le temps où les murs avaient été construits. On construisit donc des maisons très hautes, et avec de nombreux etages sous le niveau du sol. Et puis on construisit aussi par dessus ce qui existait déjà. Il y a donc des rues sous les rues, des cours sous les cours (telle Mary King close, qu'on peut visiter). Après l'Union de l'Ecosse et de l'Angleterre, il n'y eut plus de raison de craindre que les Anglais se pointent pour détruire la ville. On construisit donc la nouvelle ville, et des ponts pour rejoindre les deux (bien que il n'y ait pas de rivière entre les deux, tout juste une vague dépression où il y a maintenant la gare, faut pas chercher à comprendre). Et dans l'habitude générale de maximisation de l'espace on construisit sur et sous les ponts. Si bien que sur les 19 arches du South Bridge, il n'y en a que une de visible.
Donc le décor est un enchevêtrement de bâtiments médiévaux, de ruelles pas bien éclairées la nuit, d'architecture gothique, de cimetières bordéliques. De jour c'est charmant, de nuit aussi, bien que l'ambiance est assez étrange (surtout un dimanche soir, avec personne dans les rues).



Mais le décor n'est rien sans l'histoire qui s'y joue. Ou les histoires. Si vous passez un jour par Edimbourg, Londres, Berlin ou Amsterdam, sachez qu'il y a des visites guidées gratuites quotidiennes qui vont feront voir tout ce qu'il y à voir. Celà m'a appris moultes anecdotes du vieil Edimbourg. En voilà quelques unes.

Edimbourg fut un temps connu comme la capitale d'exécutions de sorcières. En effet des milliers de gens, surtout des femmes furent jugés pour sorcellerie, la dernière en 1944. Comment juge-t'on une sorcière? Qui a vu Sacré Graal, des Monty Pythons, se rendra compte qu'ils étaient plus savant sur le sujet qu'on ne le croit. Tout d'abord, on liait leurs pieds à leurs mains. Puis on les poussait dans le Nor' Loch, petit lac qui se situait au pied du château. Si la pauvre coulait, elle était innocente, nos excuses à la famille. Si, au contraire, elle flottait, il s'agissait d'une sorcière et on la brûlait sur la place du château. sic.

Aux dix-huit et dix-neuvième siècles, il y avait de nombreux docteurs, anatomistes et étudiants en médecine à Edimbourg. Malheureusement pour eux, ils n'avaient droit qu'au cadavres des criminels exécutés pour s'exercer. Il y avait donc un commerce informel. 10 livres pour un cadavre. Belle somme à l'époque. On peut voir de nos jours dans le cimetière Greyfriar, une sorte de cage enfermant, apparement rien du tout. En fait ça a été installé autour de la tombe de quelqu'un, pour éviter qu'il ne soit délogé. Mais les plus pauvres devaient se relayer sur la tombe de leurs defunts pendant une semaine s'ils voulaient qu'il repose en paix.
Charmant. Mais encore plus charmant est l'histoire de Burke et Hare, deux irlandais qui avec la complicité de leurs femmes, prirent l'habitude de saouler puis de tuer des prostituées et des voyageurs, puis de vendre leurs corps à l'institut d'anatomie. Qui ne posa jamais de question. Ils tuèrent ainsi au moins dix-sept personnes, jusqu'à ce que quelqu'un trouve un cadavre dans leur maison et ne les dénonce.

Maggie Dickson fut condamnée, non pas pour sorcellerie, mais pour l'horrible faute d'être tombée enceinte hors-mariage. On la pendit donc sur la place de Grassmarket, devant une foule de spectateurs. Comme elle respirait encore, on demanda aux membres de sa famille de tirer sur ses jambes. Puis on la mis dans son cercueil et sa famille l'emmena vers son village d'origine. Du moins, ils essayèrent. Ils en furent empêchés par des voleurs de cadavres. Au milieu de la bataille entre la famille de Maggie et les voleurs de cadavres, sa soeur entendit un bruit sourd venant du cercueil. Maggie était encore en vie et fut sortie de son cercueil. Comme son certificat de décès était signé, elle ne pouvait être re-pendue ni re-jugée pour le même crime. Elle vécut donc encore de nombreuses années, eu de nombreux enfants (une fois mariée), devint une figure populaire "Half-hangit Maggie" et ouvrit un pub à Grassmarket.

Il y a encore de nombreuses histoires comme celle de Deacon Brodie, saint Nitouche de jour, buveur, joueur, amant de deux maitresses, père de neuf enfants illégitimes et enfin voleur, de nuit; qui inspira Stevenson pour L'etrange cas de docteur Jekyll et mister Hyde. Ou celles des nombreux rois et reines d'Ecosse, bien souvent sanglantes. Et puis de nombreuses histoires de fantômes.

N'imaginez pas pour autant qu'Edimbourg est une ville de films d'horreur. C'est maintenant une ville très agréable à vivre, avec ses pubs, son chateau, ses joueurs de cornemuse. Et les nombreux auteurs qui y sont nés, y ont vécu et s'en sont inspirés. Après tout moi j'ai cité Jekyll&Hyde, et elle aurait également inspiré Frankenstein à Mary Shelley, mais il y a aussi L'île au Trésor, Peter Pan et Harry Potter.

Mais bon, moi j'ai mon côté un peu gothique, juste assez pour aimer l'humour noir, les films de Tim Burton et les visites de cimetière nocturnes. Greyfriars Kirkyard, est un charmant petit cimetière. La première fois que je l'ai visité, c'était un lundi matin, au grand soleil. J'ai beaucoup aimé, et j'ai fait beaucoup de photos. Les cimetières anglais, avec leurs tombes mal entretenues, leurs arbres, leurs pelouses et leur désorganisation ont pour moi beaucoup plus de charme que nos cimetières français. J'étais néanmoins bien intriguée par la partie séparée du reste du cimetière par un mur et grille fermée par un gros cadenas.
Il s'agit de la prison des Covenanters (protestants qui refusaient de reconnaître le roi d'Angleterre comme chef religieux, et furent donc persécutés). 1200 personnes y furent parqués au dix-septième siècle, les prisons de la ville étant déjà pleines. On dit que ce fut l'invention des camps de concentrations. Les conditions de vie étaient affreuses, et au bout de cinq mois il ne restait que 300 prisonniers. L'homme responsable de leur condamnation, "Bloody" Mac Kenzie est enterré pas loin, dans la partie "normale" du cimetière. On dit que depuis une dizaine d'années, son esprit hante le cimetière et serait responsable de nombreuses attaques. Notre guide nous dit avoir vu une femme avec des marques d'étranglement sur son cou, apparues un jour après qu'elle ait visité la "prison", moi j'ai vu les photos exposées: bleus, griffures, brûlures. 500 personnes auraient étées attaquées, 150 assomées.

La deuxième fois que j'ai visité le cimetière, c'était un lundi soir, de nuit. Eh oui, si le poltergeist est si actif, c'est que chaque soir on lui apporte un beau lot de touristes. Et moi j'ai payé pour en faire partie. Ça avait l'air drôle. Notre guide, long manteau noir, petites lunettes rondes et crâne rasé, est assez comique et décontracté. Après nous avoir expliqué comment qu'on torturait les sorcières et l'histoire du cimetière, il nous emmène dans la cimetière, devant la grille. Là, il nous dit que régulièrement il y a des touristes qui quittent la visite en ambulance, nous demande si on est pas cardiaques ou enceintes et nous prévient que ça sert à rien de leur faire un procès. Puis on entre dans la prison. Puis on entre dans un mausolée. Depuis le début de la visite Yiming et Martina sont pendues à mes bras et je dois dire que ça me va très bien.
"Si vous sentez soudainement un grand froid dans tout votre corps, déplacez-vous et prévenez-moi c'est ce que les gens ressentent en général avant de perdre connaissance". Le guide éteint sa lampe torche pour nous expliquer comment le poltergeist de "Bloody Mac Kenzie" aurait été réveillé par un clochard il y a neuf ans, et comment depuis des attaques ont été reportées. Certaines personnes fondent en larmes dès qu'elles entrent dans le mausolée, d'autres se font tirer en arrière par les cheveux, d'autres découvrent des marques sur leurs corps le lendemain. Contrairement à ce que je pensais ils ne comptent pas dans "personnes assommées" ceux qui se sont évanouis, par peur, mais bien les personnes qui ont dit avoir été assommées. La première à qui c'est arrivé, nous dit-il, se tenait contre le mur. Après avoir repris connaissance elle a dit avoir sentit une main sur son visage, l'étouffant, puis que quelqu'un lui a frappé la tête contre le mur.
Je dois avouer que j'en menais pas large, je sentais mon coeur battre très très rapidement dans ma poitrine, et j'esperais que le guide en aie bientôt fini, que je puisse sortir s'il-vous-plaît, mais qu'est-ce que je fous dans une tombe à dix heures du soir?.
A ce moment là je sens un grand froid dans tout mon corps. Je fais un grand bond pour me retrouver à un mètre de là où je me tenais et comme ma température est revenue à la normale je continue à écouter le guide raconter que il y a nombre anormalement élevé d'animaux morts retrouvés dans cette partie du cimetière. Mais bon lui il a bien eu des égratignures, mais il y croira pas à 100% avant que le poltergeist l'envoie à l'hôpital. Et puis les gens attribuent n'importe quoi au poltergeist comme un pantalon mystérieusement tombé sur les chevilles de son propriétaire. Un jour une femme qui se tenait dans le fond du mausolée WAAAAAAAAAAHH!!! il y a un mec en noir qui a surgit et hurlé, bonne blague.
On sort du mausolée et avant de se quitter, le guide nous explique que les poltergeist répondent aux phéromones de peur et que si on a eu bien peur avant, on en a peut-etre encore. Il nous conseille donc d'aller dans un pub, pas que le poltergeist nous suive chez nous, comme il aurait une fois suivi un type à Belfast, on lui piquerait son gagne-pain.

On est donc allés dans un pub mais ça ne m'a pas empêchée d'avoir quelques pensées pour le poltergeist avant de me coucher. Je dois dire que d'un côté je suis un peu déçue que rien ne se soit passé. En même temps, je suis très contente que rien ne se soit passé.

Vous me demanderez si j'y crois. Franchement je sais pas. En tant que scientifique si c'est pas prouvé faux, j'aurais toujours un doute. Et j'ai vu ces photos. Je vois pas pourquoi les gens se feraient ça eux-mêmes. Mais bon, quand-même un fantôme?? J'y crois pas trop. Bien-sûr tout dépend de la perspective, qui est forcément différente quand on est chez soi ou dans un mausolée.


Bon, je me suis un peu écartée de mon sujet principal mais j'avais envie de vous raconter ça. Mais Edimbourg est vraiment une ville sympa, même si vous n'aimez pas les histoires de fantômes. La vieille ville est un très bel endroit, le château est intéressant à visiter, la ville nouvelle aussi, il y a une très bonne ambiance, vous pourrez goûter du haggis (intestin de mouton fourré aux abbats de mouton, c'est mangeable), les Ecossais sont vraiment très sympas. Je regrette de pas être restée plus longtemps pour visiter un des musées et le jardin botanique, et les environs de la ville.

Et pour ceux qui vont bientôt aller se coucher voià une histoire pour faire de beaux rêves. Ca ce passe aussi au cimetière Greyfriars Kirkyard et ca commence aussi par une mort mais c'est une jolie petite histoire. John Gray était policier à Edimbourg à la fin du dix-neuvième siècle. Il mouru et fut enterré à Greyfriars. John Gray avait un petit chien, Bobby, qui, la nuit après son enterrement, vint au cimetière se poster sur la tombe de son maitre. Le lendemain, il fut ejecté, chiens interdits dans l'enceinte du cimetière. Le soir même, il est de nouveau là, de nouveau ejecté le lendemain et ainsi de suite jusqu'à ce que le gardien se lasse. Bobby passa les 14 années qui lui restaient à vivre sur la tombe son maître. Il est aujourd'hui enterré dans le même cimetière et les gens lui laissent des jouets, des bâtons, des fleurs, des photos de leur chien, des lettres etc et sa statue est la plus photographiée à Edimbourg.

Si néanmoins vous aimez bien les histoires de fantômes, de meutres, de sorcières... allez faire un tour ici, ce ne sont pas que des histoires qui font peur, c'est plutôt un aperçu interessant de la culture populaire et des superstitions médiévales.




jeudi 22 mai 2008

FREEEEDOOOM

Oui youpi tralalala pouet c'est les vacances !!! Je mentirais de dire que j'ai beaucoup travaillé mais je suis quand-même fatiguée. En fait imaginez-vous le schéma suivant: une courbe qui monte doucement, doucement, puis d'un coup augmente de façon exponentielle puis revient à zero et on répète. Donc c'est moi qui me mets doucement à bosser puis bosse un peu plus, puis stresse et bosse à fond avec mes copains café, vitamine C, thé au gingembre et chocolat jusqu'à tard le soir puis tôt le matin et je passe mon exam à jeun parce que quand je dors pas je peux pas manger avec mon nouvel ami dextro-energy. Bien sûr quand je rentre chez moi après je suis morte de faim et de fatigue donc je fous rien pendant une journée, et le cycle recommence. Nous voilà en plein dans le principe d'éternel retour de Nietzche.
Et Nietzche vous le dira, c'est fatiguant à force, l'éternel retour. Donc là je suis fatiguée.
Mais c'est pas grave parce qu'aujourd'hui je me repose. Et il me reste une semaine à passer ici. Et sans penser au fait que je quitte bientôt plein de gens et de choses bien, je vais prendre le proverbe au mot, et faire ce qu'il me plaît!! Ça commence ce soir avec glace chocolat et films, ça continue demain avec alcool et fête et encore pendant une semaine avec bien entendu le summer ball, shopping, pique-nique, Otley Run.
(et samedi je dis adieu à mon job avec le concert des Kaiser Chiefs)

lundi 12 mai 2008

Ca commence bien

C'est le premier jour des examens. Je me suis donc couchée à minuit hier soir, en mettant le réveil à 6h30 pour des révisions de dernière minute avant d'aller à mon premier exam. 4h30 l'horrible alarme au feu sonne. Je me précipite dehors (le bruit est prévu pour réveiller même les étudiants ivre morts, c'est insuportable) et j'attends avec tout le monde une demie-heure que quelqu'un vienne nous dire qu'on peut re-rentrer. Le monsieur nous dit même que ça a été délibérement déclenché. La petite boi-boite rouge qui est à côté de la porte d'entrée a la vitre cassée. D'ailleurs la porte d'entrée ne ferme plus depuis dix jours, n'importe qui peut rentrer dans le bâtiment, mais pas dans l'enceinte de St.Mark. Et j'étais la première à sortir du bloc K. Il faut donc pas être une lumière pour en déduire que c'est un étudiant qui c'est dit, tiens c'est le premier jour des examens ce serait marrant d'aller réveiller ceux du bloc K puisque leur porte est cassée. Bon moi bien-sûr je me suis pas rendormie. J'ai pu faire mes révisions de dernière minute mais j'ai pu avaler qu'un café, une vitamine C et un demi-toast, que j'ai failli rendre d'ailleurs, quand je suis fatiguée, je peux pas manger. Je suis partie pour mon exam à la bourre (après que mon lacet de chaussure ait cassé j'ai dû en changer). Bien-sûr au milieu de l'exam je crevais de faim. En rentrant de mon examen, j'ai mal au crâne, j'ai les jambes qui flageolent, je fais de l'asthme après avoir grimpé quelques pauvres marches et je dois me remettre au boulot parce que me splus gros exams sont à venir et ce soir je travaille au stade de foot. Alors, je maudis ce connard sadique qui est responsable de mes malheurs, puisse-t'il avoir la diarrhée et des hémorroïdes pour le restant de ses jours, puisse-t'il être impuissant, que sa face se couvre de furoncles, que ses mains se couvrent de verrues, que ses dents et ses cheveux tombent mais surtout surtout qu'il ne dorme pas pour les 15 prochains jours à venir.

mercredi 30 avril 2008

A la conquête du grand nord

De Belfast, nous allâmes à Inverness. Si vous n'êtes pas un cancre absolu en géographie vous savez qu'il y a de l'eau entre. Nous avons donc pris le bus, le ferry, le train puis le bus. Toute une journée de voyage ça peut paraitre long, mais ça permet aussi de voir beaucoup de choses. Nous avons donc passé trois petites heures à Glasgow et puis surtout nous avons traversé le grand Nord. De Perth à Inverness notre bus a suivi une petite route étroite, longée par un chemin de fer, quelques ruisseaux rocailleux et de hautes montagnes enneigées. Nous étions des chercheuses d'or à la conquête du Klondique.



Puis nous arrivâmes à Inverness. Bien que la ville soit petite, elle a beaucoup de charme, avec les montagnes enneigées qui l'entourent et la noire rivière Ness qui la traverse. Et au detour des rues on trouve des perles, telles ce cimetière et cette librairie.









Néanmoins, la principale raison pour laquelle les touristes s'aventurent jusqu'à Inverness, c'est pour aller au Loch Ness. Etant moi-même une spécialiste du sujet (après tout, j'ai bien fait mon TPE sur le mythe du monstre), je n'allais pas passer outre. Nous avons donc pris le bus pour le loch. Une fois sur place, nous avons contemplé le lac, le château puis nous sommes redescendues vers le village histoire de voir un peu les limites du mauvais goût dans les magasins de souvenirs. Puis les magasins de souvenirs ont fermé, ainsi que les cafés pour touristes, et il nous restait une heure avant le prochain bus. Nous avons donc campé dans la nuit et le froid, sur les marches du bureau de poste.




mardi 29 avril 2008

Rita toujours en Irlande

Nous quittâmes donc Galway pour Belfast. Initialement, j'avais prévu d'aller à la chaussée des géants, mais lorsqu'il s'avéra qu'il me fallait choisir entre la chaussée des géants et la visite de Belfast, je choisit Belfast. Il est vrai que le centre-ville de Belfast n'a rien d'exceptionnel, mais en-dehors du centre, Belfast recèle bien des trésors.
Ce qu'il ne faut surtout pas manquer, c'est de faire un tour avec les Black Taxis. Ces "taxis" et leur chauffeurs certifiés produits locaux peuvent vous emmener au choix dans le centre de Dublin ou dans les quartiers profondément catholique ou protestant, respectivement Shankill Road et Falls Road. C'est très instructifs et l'antidote parfait à la sortie en bus Bidochon. Ce qui m'interessait en premier point, c'était les peintures murales, mais je me suis bien vite rendu compte qu'il y avait bien plus à voir. Comme le sujet n'est plus traîté dans les médias, je pensais que le situation en Irlande du Nord était paisible et en voie de réconcilliation. En réalité, même si le cessez-le-feu a été signé les gamins continuent à s'insulter et les adultes continuent à construire des murs. Immenses, les murs. Avec des portes qui sont fermées la nuit tombée. Nous nous sommes arrêtés à un mémorial pour les victimes de la ségrégation (en gros un beau jour ils ont décidé de faire bande à part, pour ce faire on virait ceux qui étaient en minorité dans leur quartier en brulant leur maison, sans toujours vérifier qu'elle était vide). Il y a là des noms de fillettes de 4-5 ans. Absurde et tragique.

le mur, ironiquement appelé "peace line"




Falls road, du côté catholique et nationaliste



Shankill road, du côté protestant et loyaliste

Dans des tons un peu plus joyeux, mon autre coup de coeur à Belfast fut le jardin botanique. Il y a là deux serres qui valent vraiment le détour avec un vrai capharnaüm de plantes exotiques à l'intérieur. Voyez plutôt.












Si jamais vous passez une nuit à Belfast je vous recommande Arnie's Backpackers hostel. C'est chaleureux, propre, confortable, Arnie est sympa, il a des chiens et il a le sens de l'humour. Voyez plutôt.



Et pour info, le chocolat à la Guiness et le chocolat fourré au Bailey's c'est fin, très fin, ca se mange sans fin.

Rita à nouveau en Irlande

J'en étais donc restée à Galway. Pourquoi donc, vous demandez-vous, a-t-elle attendu deux semaines juste pour uploader trois pauvres photographies? En fait tout vient du fait que mon appareil photo n'est pas un numérique mais un vieux bon appareil qui fonctionne avec des films qu'il faut développer et puis qu'il me faut scanner avant de les uploader. Bien entendu les scanners de la fac sont toujours occupés.
De Galway, nous voulions partir en expédition pour admirer les merveilles naturelles du Nord-Ouest de l'Irlande du Sud. Malheureusement, étant trop jeunes pour pouvoir louer une voiture et trop frileuses pour y aller en vélo (Je vous rappelle qu'on vous parle ici de l'Irlande en mars, c'est mouillé), nous nous vîmes obligées de prendre part à une expédition touristique. C'est avec appréhension que nous sommes montées dans un bus pleins de touristes, des vrais, des beaux, en baskets, K-way et sac banane. C'est avec horreur que nous entendîmes retentir ce qui est à l'Irlande ce qu'EstFM est à l'Alsace. Finalement, ce fut avec des envies meurtrières que nous supportâmes les commentaires de monsieur notre chauffeur/guide.
Néanmoins, cela en valait la peine. Autrement nous n'aurions pas pu voir les 200 metres de haut des falaises de Moher ou les massifs granitiques du Burren. Voyez plutôt.




The Burren





Falaises de Moher




Après cette expédition nous sommes rentrées chez l'homme au poisson frit et avons eu la surprise de découvrir que ce soir là les huit colocataires de notre dortoir mixte étaient les membres d'une équipe de football dublinoise et qu'ils buvaient déjà dans la chambre, à sept heures du soir. Néanmoins du sortîmes manger. En revenant, nous eûmes l'immense surprise de découvrir nos matelas par terre, ainsi qu'un footballer et ce qui voyageât brièvement dans son système digestif avant de décider de faire demi-tour. Nos affaires quant à elles étaient parsemées deci, delà dans toute la pièce. Nous alertâmes donc le vieux au poisson frit, et après une chasse au trésor gagnée haut la main par Martina qui retrouva mon shampooing derrière le radiateur, nous fûmes changées de chambre. Étonnamment, au contraire de Martina qui était indignée, je m'en foutais un peu. Je crois que le stoïcisme anglais m'a déteint dessus.

A suivre...

dimanche 27 avril 2008

Joyeux Non-Anniversaire

Le quatre août c'est mon anniversaire. Mais le quatre août, je ne serais pas en Angleterre. Tout comme Laura et Joana, qui ont fêté leur faux anniversaire le vingt-neuf février, (la vraie date c'est le vingt-neuf juillet), j'avais le choix dans la date. C'est donc aujourd'hui que j'ai fêté mon faux anniversaire. Neuf heures quarante-cinq ce matin, je suis réveillée au son de "HappyBirthday to you". Ayant reconnecté mes neurones, je me retrouvais avec un plateau sur les genoux: pancakes, muffins vodka-chocolat, croissants... Mes quatre adorables colocataires m'ont entraîné dans la cuisine où m'attendaient fraises, framboises, sachertorte, sept différentes sortes de confitures, gauffres, miel, jus de fruits et des paquets cadeaux. Des réveils comme ça j'en veux bien tous les matins! Nous avons donc partagé un petit déjeuner qui aurait fait passer la famille Atac pour une vulgaire bande de sans-abris alcooliques. On a même chanté des chansons Disney, c'est dire. Puis on a chacune vaqué à nos occupations et à quatre heures, j'ai soufflé mes bougies et mangé ma sachertorte (faite maison, bien évidemment, comme mes muffins vodka-chocolat). Puis pour le dîner on est allées à Red Chilli, un restaurant chinois chic. J'ai jamais mangé aussi bien dans un restaurant chinois. Bon certes, en me lisant on a un peu l'impression qu'il ne s'agit que de manger, mais ce qui a fait de cette journée une superbe journée, ce sont bien entendu mes colocataires qui sont des filles géniales, drôles et attentionnées (et zut si je suis cul-cul la praline).

dimanche 13 avril 2008

Rita en Irlande

J'ai quelque peu délaissé mon blog ce mois-ci. Mais bon, si ça peut vous consoler je me suis bien amusée pendant ce temps. De retour chez moi après de longues aventures que je vous conterai plus tard, il me fallait tout d'abord récupérer du manque de sommeil, de confort et de nourriture des dernières semaines. (Non, la famine en Irlande est finie depuis longtemps, c'est juste que quand veut économiser on mange soit moins, soit, comme le dirait si bien Jean-Pierre Koffe, de la merde). J'ai donc passé deux semaines à me remettre de mes vacances. Mais maintenant je vais pouvoir vous conter mes aventures, aux pays des lutins et de Highlander.

Je suis d'abord arrivée à Dublin le jour de la St.Patrick. Trop tard pour voir la parade de la St. Patrick, mais pas trop tard pour voir pleins de gens habillés bizarrement dans la rue (hey mec, j'ai acheté un chapeau géant en forme de pinte de Guiness qui m'a couté la peau des fesses et que je vais jamais re-porter, d'ailleurs ça rentrera certainement pas dans ma valise, de quoi j'ai l'air??). J'ai passé le début de soirée dans la rue avec une foule en majorité brésilienne dans le quartier de Temple bar. Il y avait des percussions et des policiers qui vérifiaient qu'on ne buvait pas illégalement dans la rue (d'ailleurs cachez la gnôle ça se dit esconde a pinga en portugais, au cas où). Puis on est allés dans un pub où la bière était honteusement chère, et là deuxième truc pour dépenser moins en buvant, re-remplir sa pinte avec de la bière en cannette, dans les toilettes du pub. C'est à peu près à ce moment-là qu'on a commencé à se dire que tiens, ce serait quand-même bien si on avait quelque part où dormir ce soir. Heureusement, Joana est une battante et a tellement saoulé le réceptionniste qu'il a fini par nous céder la seule chambre de libre pour un tiers de son prix (alors que moi j'étais déjà prête à dormir à l'étable).

Joana

La Liffey






Maisons Georgiennes (je crois...)

A Galway, on ressent déjà plus l'Irlande profonde. Le réceptionniste de l'auberge de jeunesse est un vieux pêcheur tout en os et casquette qui mange du poisson frit trois fois par jour. La ville elle-même est assez petite mais c'est pas grave parce qu'il y a une plage et qu'on peut donc aller chercher des coquillages (sous la pluie). Et puis comme toute ville britannique qui se respecte il y a des pubs où je descend une Guiness tandis que Martina sirote un Bailey's.





A suivre...