mardi 15 juillet 2008

Ich bin ein Berliner

Des le départ, j'ai été, cela va de soi, très intéressée par toutes des villes que j'avais prévu de visiter lors de mon tour d'Europe. Cependant, il y avait des le départ, quelques-unes qui faisaient naître en moi un enthousiasme plus grand que les autres. Une certaine impatience, un petit sentiment de "je vais enfin voir XXXXXXX en vrai !".Parmi celles-ci, la première, temporellement parlant, était Berlin. (Ensuite je citerais en vrac Lisbonne, Istanbul et Florence). Peut-être était-ce du a la partie "culture et civilisation" de mes cours d'allemand. Celle-ci s'efforcait de convaincre les adolescents blases et désintéresses que nous étions que l'Allemagne pouvait aussi être "cool". Il semblerait que, dans mon cas, elle ait atteint son but puisque depuis longtemps il me tardait de visiter Berlin. Je pense que Goodbye Lenin y était aussi pour quelque chose.

Il faut seize heures de trajet pour aller de Stockholm a Berlin. C'est donc la tète dans le postérieur que nous arrivâmes a Berlin. Notre auberge de jeunesse, toute jeune et encore balbutiante, nous apparu comme un trois étoiles et nous y trouvâmes le sommeil qui nous manquait et deux bonnes idées sur leurs prospectus.
La première c'était de suivre Newberlin. Vous vous rappelez d'Edimbourg? Le même type de visite guidée gratuite existe aussi a Berlin, et permet de découvrir le Berlin des touristes avec explications a la clé. La seconde était de suivre Alternative Berlin, même principe de visite gratuite mais celle-ci nous a emmené dans des endroits moins conventionnels.

Nous commençâmes donc par Newberlin. Nous rejoignîmes donc un groupe de touristes qui comme nous avaient le goût des choses gratuites, et un guide charismatique et éloquent.
Avant d'aller plus loin, je tiens a vous faire part de mon profond regret de ne pouvoir illustrer cet article de mes photographies. En effet, je suis toujours fidèle au vieil appareil qui vit mes débuts en photographie il y a huit ans de cela. Il est argentique, il est encombrant, mais il fait de belles photos. Et puis je l'aime. Il nous faudra donc attendre septembre que je développe mes négatifs. Certes, il y a bien les cliches de Chloe et de son appareil numérique, mais je préfère mettre mes propres images sur mon blog. Il me faudra donc faire preuve de talent littéraire et descriptif pour que l'illustration de cet article ne soit plus qu'un détail superficiel. J'essaierai mais ne promets rien.

Notre visite commença donc au pied de la porte de Brandebourg. Vous connaissez la porte de Brandebourg, c'est LE monument de Berlin. Une de ces constructions classiques pas spécialement belles mais universellement connues que l'on retrouve sur les petits beurres au chocolat aux cotes de la tour Eiffel, celle de Pise, Big Ben et l'atomium de Bruxelles.
Non loin de la se trouvent le Reichstag, ou parlement, l'Ange de la victoire (statue dorée siégeant au sommet d'une massive colonne et signifiant "Vous avez vu ce qu'on vous a mis?"), le Tiergarten, bien nomme car les lapins y pullulent, et une autre construction, pour le moins étrange.
Elle a la taille d'un pâté de maison, mais s'élève bien moins haut. Ce sont des milliers de blocs de béton sombre, tirant sur le noir, et rectangulaires, de tailles variées. Ils sont parfaitement alignes mais certains ne sont pas parfaitement droits. Lorsque l'on s'y promène, le sol étant lui aussi de hauteur inégale, on se retrouve étroitement entoure par des monolithes de quatre mètres de haut. Bien qu'au centre ville, l'endroit est silencieux, ou du moins est-ce l'impression qu'on en a. Il s'agit du mémorial a la mémoire des juifs assassines par les nazis. Le guide nous explique qu'il n'y a pas de symbolisme dans ce monument. Certains y voient des tombes, des cercueils ou une ville morte. Moi je trouve qu'il est aussi immense, incompréhensible et triste que le crime qui commémore.
De l'autre cote de la rue se trouve le mémorial aux homosexuels persécutés par le régime nazi. Il s'agit aussi d'un bloc de béton mais celui-ci est équipé d'une fenêtre a hauteur d'yeux. Celle-ci laisse voir une vidéo, tournant en boucle, et montrant deux jeunes hommes s'embrassant. Autant je trouvais que l'autre mémorial remplissait bien son rôle en nous faisant ressentir ces sentiments d'isolement et de perte, autant celui-ci semble déplacé. Honnêtement, ces deux amoureux forment un couple plutôt mignon, et le spectateur se retrouve plus dans une position d'un voyeur que de témoin d'une injustice.

La visite continue : Berlin respire l'histoire. A chaque coin de rue se trouve quelque chose qui nous fait nous rappeler nos manuels d'histoire. Une ligne de paves sur le sol marque l'emplacement du mur de Berlin, d'imposants bâtiments témoignent de la puissance de l'empire prussien, de vieilles Trabant ont survécu l'époque communiste, des étagères vides ne porteront plus jamais les livres brûlés par les nazis, un panneau nous informe que nous quittons le secteur américain, une fresque illustre combien il est heureux de vivre dans un pays communiste.

Je vous offre une petite anecdote. Connaissez-vous la Fernsehturm ou tour de télévision? Il s'agit d'une gigantesque antenne rouge et blanche surmontée par ce qui ressemble a une boule a facettes géante. Elle fut érigée a Berlin Est par le même homme qui fit descendre les croix des clochers des églises berlinoises. Or, que voit-on se refléter dans le globe métallique par beau temps? Une croix géante et lumineuse, visible a des lieues a la ronde. Ce qui valut a la tour le surnom de "revanche du pape". C'est Jean-Paul II qui devait bien se marrer.

Cependant Berlin n'est pas figée dans son passe, aussi riche soit-il. La ville bouge et c'est ce que Alternative Berlin veut nous démontrer. Notre guide, de petite taille compensée par des séances de musculation, se donne des airs de baroudeur. En effet, qui ne serait pas convaincu en voyant son pantacourt baggy, ses lunettes de sport et la dent de lion qui pendouille au bout d'une chaîne dorée que l'homme est un aventurier?
Heureusement le tour est plus authentique. Nous allons a la découverte d'endroits que nous n'aurions vraiment pas explores de notre propre chef. Il s'agit de bâtiments classiques, du début du XIXeme siècle, décrépis, couverts de tags. A l'intérieur de ses bâtiments, plus de tags, des galeries d'artistes qui exposent des choses... étranges... urbaines... et écoutent de la musique classique. Les jardins servent de Biergarten et de lieu de stockage pour des choses aussi diverses que des morceaux de moteur d'avion, des statues de ferraille, des caravanes customisees, une "fusée" CCCP. Il s'agit de magasins qui vendent des vinyles, des fripes ou des drogues légales. Il s'agit d'une usine désaffectée et pleine d'un foutoir énorme. Elle est couverte de tags et doucement envahie par les mauvaises herbes. Il s'agit d'une autre usine désaffectée, qui sert de squate park, de mur d'escalade, de bar guinguette et, apparemment de squat pour toute une communauté de néo-babas. Il s'agit du no-man's land entre le mur et la Spree qui est maintenant recouvert de sable et abrite des Beach bars.

Pour finir en beauté, nous assistons a une manifestation qui a pour but de protéger ce genre d'endroits des promoteurs immobiliers. La foule bigarrée défile: rastas, punks, dreadlocks, enfants les fesses a l'air, jongleurs. Le tout en musique.

Je suis tombée amoureuse de Berlin.
Je m'excuse pour les fautes d'orthographe ou de grammaire mais j'ecris sur un clavier hongrois...

Budapest, le 24 juillet 2008


jeudi 10 juillet 2008

Scandinavie

Le grand Nord. Ces pays où les gens mangent du poisson mariné en écoutant ABBA, avant de se diriger vers le sauna.
Certes, ce sont de gros clichés. Néanmoins on est quelque peu décu, en découvrant ces contrées, de l'absence d'odeur de poisson et de peau d'ours polaire dans l'entrée de l'hotel. Bien que cela vaille mieux pour nos amis les ours polaires.
Il se trouve aue les scandinaves mènent une vie assez proche de la notre. À Stockhlom, la vieille ville avec ces maisons de style baroque aux coloris orangés non-uniformes à des airs d'Italie ou d'Espagne. Et le climat lui aussi semble vouloir nous contredire en affichant fièrement 25 degrés celsius et un soleil radieux. C'est malin, j'en fais quoi de mes moufles maintenant?

Cependant, Copenhague n'est pas Strasbourg. Oslo, Bergen et Stockholm non plus. Ce que l'on remarque tout de suite, c'est le calme. À part deux-trois rues principales grouillantes de monde et les attractions touristiques dont on fait des cartes postales, les rues sont plutot vides. Pas de foule de passants se bousculant, pas de files de voitures s'impatientant. Et ce, à n'importe quelle heure de la journée, dans des villes qui sont, pour certaines, capitales. C'est assez agréable mais, comme me l'a fait remarquer le jeune employé du Döner où nous nous restaurames à Oslo, les gens ne sont, en plus de n'etre pas très présents, pas très causants. En effet, les seules personnes avec qui nous discutames furent ledit employé du Döner, deux jeunes parisiens BCBG, un francais habitant New-York et un Gambien du nom de Babou.

Autre différence flagrante, le cout de la vie. Si Londres est réputée etre chère, il y a pourtant moyen d'y survivre avec un budget restreint. Ce qui n'est ici pas possible, le logement prenant déjà les deux tiers de notre budget quotidien, le tiers restant devant suffire aux réservations, transport local, nourriture et autres frais divers. Il a d'ailleurs bien du mal à y suffire. Surtout lorsqu'on veut voir les fjords et qu'avec une réduction de 50 % l'expédition revient á la modique somme de 60 euros (alors que le trajet du retour est effectué en train, donc gratuit pour nous). Notre budget quotidien est de 30 euros. Donc on se serre la ceinture et on essaie de se convaincre que deux sandwichs ketchup-fromage et une banane sont un repas décent. Le bon coté, c'est que comme tout le monde est riche, tout est tres beau et propre. Les trains, pour commencer. Ce n'est pas à la SNCF que l'on a dans les trains de nuit interrégionaux un siège grandement inclinable, un mètre d'espace pour les jambes, un coussain gonflable, une couverture, des boules quiès et un masque pour les yeux. J'ose à peine imaginer ce qu'est la première classe. Peut-etre y a-t'il un minibar, des sièges en velours et des jeunes hommes qui vous massent les pieds en vous chantant une berceuse.
Si certains clichés ne sont que des mythes, d'autres au contraire se révèlent véridiques. Telle mon amie Mikaela, rencontrée à Leeds et qui nous a gracieusement hébergées à Stockholm. Mikaela Viking est une suédoise blonde, mesure 10 cm de plus que moi, et est une très grande fan d'ABBA.

Pour finir d´etre totalement dépaysés, éloignez-vous de la ville. Allez, par exemple, sur la cote ouest de la Norvège. À Bergen, des peties maisons de bois peint en couleurs chaudes et éclatantes longent le port où se tient le marché aux poissons. Le long du Sognefjord s´élèvent de hautes montagnes verdoyantes sur lesquelles s'accrochent de petites bicoques éparses, toujours en bois coloré. Entre Bergen et Oslo, le train vous fait découvrir des payasages sauvages où subsistent de grosses plaques de neige et où survivent, on ne sait trop comment, quelques hammeaux de ces memes maisons typiques, par 10 degrés en juillet.

Berlin, le 10 juillet 2008
ps: j'ai réussi mes examens !!!