lundi 30 juin 2008

Farewell

Demain matin sept heures débute mon tour d'Europe. Moi et mon amie Chloé allons parcourir le vieux continent en train. On commence par Copenhague, Oslo, Bergen et les fjords, Stockholm puis Berlin, Prague, Cracovie, Vienne, Budapest, Zagreb, Istanbul, Athènes, l'Italie (Rome, Florence et la Toscane), Barcelone, Madrid, Porto, Lisbonne, Marrakech et Essaouira. Pour le moment je n'ai pas grand-chose à raconter mais ca viendra sûrement. Je ne vous promets rien mais il se peut que j'écrive sur ce site pendant ces deux mois. On verra bien!

mercredi 18 juin 2008

Départ

"Tiens" me suis-je dis "allons donc voir si j'arrive à accéder à mon blog ce soir". Une victoire pour moi (après environ 2745 défaites). Profitons donc de cette opportunité qui ne durera pas forcément.
Me voilà de retour dans la maison de mon enfance. Ce fut un déracinement quelque peu étrange. Un jour, on est dans son petit chez-soi, avec des gens qui partagent notre quotidien depuis neuf mois. Le lendemain, on est dans une autre chambre, qui devrait être familière mais en fait semble juste périmée. Et je me sens bizarre.
Je m'étais vite adaptée, j'avais pris de nouvelles racines, de nouveau repères, de nouvelles habitudes. Bien entendu, je savais ce n'était que temporaire. Et qu'il y aurait beaucoup de kilomètres et d'eau salée entre mes nouveaux amis et moi. Mais bon, le déni étant mon nouveau produit miracle (règle tous vos soucis, satisfaction garantie), parmi les multiples sentiments qui se bousculaient dans ma grosse tête -61 cm, une horreur pour trouver un chapeau à ma taille- il y avait la surprise. Un peu comme quand on sort d'une salle de ciné et qu'il nous faut quelques secondes pour se re-situer dans la réalité.
Le propre de l'adaptabilité est de ne pas se limiter à une situation. Je me suis donc réadaptée assez vite. Mes nouveaux amis me manquent toujours, mais revois les vieux. J'ai réapprivoisé mes anciens territoires et j'ai retrouvé des petits bonheurs qu'on ne connaît pas en Angleterre tels la baguette, la vodka caramel et le soleil.

Je garderai toujours un très bon souvenir de mon année à Leeds, et plus particulièrement des derniers jours que j'y ai passé. Il faut dire que ceux-ci comprenaient le summer ball et une Otley run.
Le summer ball, c'est une tradition universitaire anglaise. Mais celui de Leeds est le plus massif avec pas moins de 9000 participants. On débourse £35 pour le ticket puis on doit s'acheter une belle robe et des chaussures, mais ça en vaut la peine puisque la fête est massive aussi. Elle a lieu dans le parc d'une charmante résidence so brittish, il y a cinq chapiteaux où se succèdent DJs et groupes live, à chaque chapiteau son style musical. Il y a plusieurs manèges et attractions de fête foraine. Il y a plusieurs tentes-bars et de nombreuses tables pour accueillir les étudiants assoiffés ou fatigués. Mais pour rentrer il faut un ticket. Or, à l'entrée je ne trouve pas mon ticket. Après plusieurs recherches (je l'avais en entrant dans le bus, je le retrouve pas entre ici et le bus, il est donc resté dans le bus qui est reparti, essayons de magouiller, échec) je fourni le nom de Joana, qui avait fort heureusement payé nos tickets par carte, à un monsieur qui fait apparemment autorité et suis autorisée à entrer. Je passe une très bonne nuit (jusqu'à six heures du matin en sandales à talon port"es pour la première fois, même pas mal!).
Le surlendemain, je fais une Otley Run avec mes colocataires. Otley Run c'est une tradition estudiantine Leedsoise. C'est une tournée des pubs qui comprend 18 pubs de Otley Road ou centre-ville de Leeds et qui doit se faire déguisés. Comme déguisement nous avions des T-shirts unis et des marqueurs. Nous avons fait 16 pubs seulement, les deux derniers étant déjà fermés, mais Joana et moi avons bu dans chacun d'entre eux. J'ai donc maintenant en ma possession un très beau T-shirt, très pittoresque et de très bons souvenirs. (Même si ça c'est fini dans une certaine mélancolie due à notre séparation soudaine et que Joana, emportée par son enthousiasme a aussi écrit sur ma chemise de nuit).